mardi 31 octobre 2017

http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/il-y-a-100-ans-la-declaration-balfour-ouvrait-la-voie-a-la-creation-d-israel-59f84e9dcd703cdd752df7f6?utm_source=Sociallymap&utm_medium=Sociallymap&utm_campaign=Sociallymap

dimanche 22 octobre 2017

Paris, 22 oct 2017 - Louis Viannet, mort dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 84 ans, a durant ses années à la tête de la CGT de 1992 à 1999 amorcé la rénovation du premier syndicat français et initié sa prise de distance avec le PCF.

Paris, 22 oct 2017 - Louis Viannet, mort dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 84 ans, a durant ses années à la tête de la CGT de 1992 à 1999 amorcé la rénovation du premier syndicat français et initié sa prise de distance avec le PCF.

mercredi 11 octobre 2017

DISPARITION -

  • Né le
  • Décédé le


 En représentation sur scène comme dans la vie, l'acteur, mort dans la nuit du 8 au 9 octobre, ciselait ses prises de parole. Florilèges de ses bons mots et de ses «saillies drolatiques» à propos de la politique, des acteurs et metteurs en scènes, de ses dépressions, de l'âge...
Le Figaro a rencontré à deux reprises en 2013 Jean Rochefort, mort dans la nuit du 8 au 9 octobre. En février pour la sortie de L'Artiste et son modèle, son avant-avant dernier long-métrage (hors doublage), et en octobre pour la sortie de son livre, Ce genre de choses. En chemin, l'acteur de 87 ans avait devisé avec son habituelle vivacité d'esprit et sa diction impeccable sur des sujets extrêmement différents. Toujours drôle ou touchant, Jean Rochefort raconte à sa manière le vieillissement, la politique, son métier d'acteur, les acteurs, les metteurs en scène, les Césars et, détail moins connu du personnage, ses dépressions carabinées.

● Rochefort et l'âge: «Je me suis dit que c'était la fin»

«Depuis quelque temps, je suis littéralement accablé et presque humilié de recevoir des scénarios du genre Papy part en vacances ou Papy fait un hold-up avec sa bande de vieillards. J'en ai souffert», confie-t-il au Figaro en 2013 en menaçant d'arrêter le cinéma. «C'est mieux d'être ambitieux en étant nonagénaire que l'inverse!», lance-t-il, alors qu'il n'a que 82 ans au moment de l'entretien. «Ah, oui. Je suis octogénaire! Se tromper de décennie, c'est certainement l'espoir de vivre encore dix ans», s'amuse-t-il.
Il ne redevient sérieux qu'au moment d'évoquer la mort. En a-t-il peur? «Cela dépend des moments, glisse-t-il. L'autre jour, me sentant mal, je me suis surpris à avoir très peur pendant trente minutes. Je me suis dit que c'était la fin». La fin devra attendre encore quelques années. «Mon côté rural me souffle que c'est dans l'ordre des choses, philosophe-t-il. Je ne voudrais en aucun cas devenir un vieillard dépendant. Plutôt mourir que d'être assisté.»

● Rochefort et la politique: «Mai-68? Une révolution mondaine»

En politique, Jean Rochefort ne se fait pas beaucoup d'illusions: «Je suis embêté lorsqu'un Président, quel qu'il soit, se retrouve avec la majorité au Sénat et à l'Assemblée. À ce moment-là, la tentation du dictateur devient plausible.» Il avoue avoir «commencé à être très inquiet» avec Mitterrand. «Son côté littéraire et esthète ne m'a pas trompé». Lorsque notre confrère lui demande si les présidents sont de bons comédiens? «Pour être bon comédien, il faut être sincère. Politique et sincérité ne vont pas ensemble».
Où se positionnait-il sur l'échiquier? «Je suis de droite avec une conscience sociale. Tout ce qui est étatique, administratif me terrorise. Cela remonte à un tournage de plusieurs mois en URSS de Vingt mille lieues sur la terre, de Marcello Pagliero. Mon ego était tellement turgescent que je n'ai pas jugé bon de lire le scénario. C'était en 1959, sous Khrouchtchev, et c'était l'horreur. Quand je suis rentré en France et que j'ai essayé de convaincre la rive gauche et le café de Flore que l'Union soviétique, c'était l'enfer, personne ne m'a cru. C'était aller contre les idéaux d'une certaine intelligentsia française. Mais moi, j'avais un copain, qui, pour avoir chanté une chanson contre Staline, avait fait vingt ans de goulag.»
Il gardait assez logiquement un très mauvais souvenir de Mai-68 qu'il étrille avec précision: «Une révolution mondaine dans laquelle il n'y avait aucune classe ouvrière puisque les Russes avaient interdit aux communistes d'y participer. J'étais prodigieusement navré de voir que tout le monde se trompait à ce point, et rêvait d'un système qui était en réalité un enfer.»

● Rochefort et les réalisateurs: «Patrice Leconte croyait tout savoir et il ne savait rien»

Avec Yves Robert, Philippe de Broca ou encore Alain Cavalier, «l'osmose a été totale». «Le tournage d'Un étrange voyage avec Alain Cavalier fait partie de mes meilleurs souvenirs», avouait celui qui avait tourné dans 160 films et séries. Mais Patrice Leconte restait celui qui lui avait offert ses «plus grands rôles». Pourtant, il commence par le bouder après le tournage de Les Vécés étaient fermés de l'intérieur. «Il avait 23 ans, croyait tout savoir et ne savait rien. Le tournage a été très heurté.» Puis il change d'avis. «J'ai vu Monsieur Hire, avec Michel Blanc, et j'ai trouvé ça intéressant. Il avait fait des progrès. Enfin, il était impossible de résister au scénario magnifique de Tandem. Je l'ai revu dernièrement, et c'est un grand film, tout comme Le Mari de la coiffeuse. Pour Ridicule, il y avait cette langue du XVIIIe que j'aime tellement. Un délice».

● Rochefort et ses copains acteurs: «Belmondo, c'était Marlon Brando qui arrivait chez nous»

Il faut l'imaginer, cette promotion du Conservatoire dans laquelle Jean Rochefort a fait ses gammes. «Avec Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo, Philippe Noiret, Bruno Cremer, Claude Rich, Annie Girardot, j'ai trouvé la promotion idéale», se remémore-t-il. Belmondo devient la grande star de toute la bande du conservatoire. «Jean-Paul, c'était Marlon Brando qui arrivait chez nous», explique-t-il. Mais pour Jean Rochefort, impossible d'être jaloux: «Le simple fait de vivre, d'avoir des amis et de se dire “on va peut-être faire des choses passionnantes” nous empêchait d'être jaloux puisque nous n'avions aucune autre ambition que d'être sur une scène et jouer. Nous montions sur scène, disions nos cinq répliques et nous étions fous de bonheur. Cela nous suffisait, ça, et rester copains».
Autre rencontre marquante: celle avec Jean-Pierre Marielle: «Je suis au Conservatoire, mais je fais en même temps mon service militaire. Durant une permission, je me rends en uniforme à l'école de la rue Blanche, Institut national d'art dramatique. Marielle jouait Néron. Au milieu des autres élèves, il était extraordinaire d'aisance et de talent. Après la présentation, je me suis présenté et lui ai dit mon compliment. Le soir même, il dîne chez ses parents et dit à son père: «Papa, j'ai été félicité par un élève du Conservatoire qui est sergent-chef!» Après mon service, dix-huit mois plus tard, j'arrive au Conservatoire et je vois en haut de l'escalier Marielle, Belmondo, Cremer, Girardot. Je me suis dit alors: “On va bien s'amuser!”. Cette bande était la nouvelle vague du théâtre. Avec Jean-Pierre, une grande amitié est née, comme avec Belmondo».
L'amitié très vite se noue également avec Philippe Noiret. L'amitié d'une vie. «Philippe était un esthète de la vie. Même avec moi, il a toujours été très secret: il m'a avoué être malade cinq jours avant sa disparition. Il avait ce talent de la distance, tout en passant des heures et des heures chez les artisans: il adorait les regarder travailler. C'était aussi sa manière d'être un grand acteur, regarder les autres, puisque nous sommes là pour déglutir les classes sociales, les autres professions…».

● Rochefort et le métier d'acteur: «Gary Cooper au cinéma, c'était ça, la vraie vie»

Pourquoi être devenu acteur? «L'ennui provincial, atroce. C'est en allant voir, sous le crachin nantais, Gary Cooper au cinéma, que j'ai su que c'était ça, la vraie vie.» Il se souvient de son père, accablé par ses études qui l'envoient à Paris pour étudier la comptabilité. «J'ai passé la matinée à chercher l'école au 78, rue de Richelieu. En rentrant, je lui ai dit: “Papa, entre le 77 et le 79, le 78 n'existe pas.” J'ai pris une tarte.»
Après le succès de Un éléphant, ça trompe énormément, d'Yves Robert et du Crabe-Tambour, de Pierre Schoendoerffer, sa carrière décolle dans les années 1970. «Je suis devenu présentable au regard du sexe féminin, alors qu'avant j'étais considéré comme un rigolo longiligne. Je n'étais certes pas un sex-symbol, mais je devenais crédible dans le contact buccal, en embrassant les femmes au cinéma».

● Rochefort et la dépression: «Je suis assez compétent en la matière»

Alors que tous ses copains sont admis au concours de sortie du Conservatoire, lui est recalé et déprime. «J'étais devenu dépressif à cause de cet échec et d'une épouse nymphomane. Quand on se marie à 22 ans, on a encore des illusions! Je me suis écroulé. Je ne pouvais en vouloir à aucun homme, ils étaient si nombreux!»
À la sortie de son livre, des années plus tard, il confie à Libération que la dépression ne l'a jamais vraiment quitté. «Je suis assez compétent en la matière, répond-il pince-sans-rire. Cinq dépressions ces dix dernières années, couché sept à huit mois à chacune. C'est arrivé aprèsDon Quichotte [l'Homme qui a tué Don Quichotte, projet inabouti de Terry Gilliam lors duquel Rochefort a souffert de graves problèmes de dos]. Dépression suicidaire très violente. La seule joie de mes journées, c'était quand j'avais trouvé l'endroit pour me tuer. À ce moment-là, il faut faire très gaffe, ne pas rester seul.»

● Rochefort et les honneurs: «Les récompenses pour les acteurs, je n'y crois pas»

«Les récompenses pour les acteurs, je n'y crois pas. Je trouve que cela ne veut rien dire et que c'est un peu vain. Il y a une subjectivité énorme. Ce serait valable si on passait tous la même scène! Comme le disait mon ami Jean-Pierre Marielle, je ne suis pas un acteur de tombola. Une expression très jolie, non? J'en ai reçu un, entre autres, parce que mon personnage (le commandant dans Le Crabe-tambour de Pierre Schœndœrffer, NDLR) avait un cancer du poumon et le bras droit paralysé. Dans ce cas-là, si vous ratez le césar, recyclez-vous!».

● Rochefort sur lui-même: «Le doute est un carburant nécessaire»

«Le jour où on est satisfait de soi-même, on est foutu. Le doute est un carburant nécessaire», explique le comédien, interrogé sur ses regrets. Il y a donc les regrets, sur lesquels il sera peu disert, et les joies, plus partagées. Celles de sa passion pour les chevaux qui lui fait dire que rien n'est plus merveilleux que de «regarder un poulain qui découvre la beauté d'une prairie au printemps». «Et tant pis si ça fait calendrier des Postes: il ne faut pas avoir honte d'être un imbécile quand on veut rester en vie», revendique-t-il. L'homme se veut également un éternel amoureux. «Je suis amoureux de l'état amoureux. La gent féminine ne m'est pas indifférente. Des amis homosexuels me poussent vers leur tendance, mais je résiste», évoque-t-il en riant. Mais il ne faut pas croire que l'acteur se sera entièrement livré. Parce que timide, Jean Rochefort est loin de s'être entièrement livré. Mais parce que poli, il n'aura refusé que peu de questions dans sa vie d'artiste. «À chaque fois que j'ai pu éviter de parler de moi, ce qui me semble la moindre des politesses, je l'ai fait, oui», expliquait-il. Fort heureusement, il laisse derrière lui quelques souvenirs partagés.

mercredi 4 octobre 2017

Mort de Michel Jouvet, père du sommeil paradoxal et scientifique du rêve

Le neurobiologiste Michel Jouvet, pionnier de la médecine du sommeil et auteur du concept de "sommeil paradoxal", lors duquel ont lieu les rêves, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 91 ans-AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Le neurobiologiste Michel Jouvet, pionnier de la médecine du sommeil et auteur du concept de "sommeil paradoxal", lors duquel ont lieu les rêves, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 91 ans à Villeurbanne (Rhône), a annoncé sa famille mardi à l'AFP.

La découverte en 1959 du "sommeil paradoxal", sorte de troisième état du cerveau, avait ouvert la porte sur un domaine entièrement nouveau puisque auparavant, seuls deux états étaient censés exister, le sommeil et l'éveil.
Le prix Nobel de médecine décerné lundi a couronné un domaine de recherche proche de celui de Michel Jouvet: il a été attribué à trois généticiens américains spécialistes de l'horloge biologique et de l'adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit.
Michel Jouvet, qui a longtemps dirigé un laboratoire de l'Inserm à Lyon, "était toujours à l'affût des nouvelles recherches, même s'il était très fatigué depuis un an", a déclaré à l'AFP son fils, Philippe Jouvet.
Interne en neurologie à Lyon dans les années 50, il séjourne aux Etats-Unis pour se former et débute ses recherches sur le sommeil. Il étudie l'activité cérébrale d'animaux durant l'éveil et le sommeil, en leur plaçant des électrodes.
"Je me suis rapidement rendu compte qu'il y avait, à côté des phases de sommeil dit lent (déjà décrit), des périodes d'activité rapide qui ressemblaient à l'éveil alors que l'animal ne semblait pas éveillé", racontait-il au Point en 2014.
Cet état s'accompagne toutefois d'une absence de tonus musculaire: "c'était donc différent de l'éveil, malgré la présence de mouvements oculaires. C'est pourquoi j'ai parlé de sommeil paradoxal. Et on s'est très vite aperçu que cela correspondait au moment des rêves".
- Différents stades -
En 1961, il établit la classification du sommeil en différents stades: sommeil lent ("télencéphalique", caractérisé par des ondes lentes sur les tracés d'électroencéphalographie) et sommeil paradoxal ("rhombencéphalique"), durant lequel sont enregistrés des mouvements oculaires rapides (d'où son nom en anglais de REM-sleep, REM pour "rapid eye movements").
Ces mouvements oculaires rapides durant une phase bien précise du sommeil avaient été découverts dès 1953 par les Américains Nathaniel Kleitman et Eugene Aserinski, les précurseurs dans ce domaine. Michel Jouvet a marché dans leurs pas.
"Il a mis en évidence le fait que cet état était associé à une atonie musculaire et l'a différencié du sommeil lent en montrant que c'était un état en soi. Et c'est lui qui a nommé le sommeil paradoxal", a indiqué à l'AFP Pierre-Hervé Luppi, l'un de ses successeurs au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon.
"Au niveau mondial, il fait partie des très grands, des monuments (de la recherche sur le sommeil), avec Kleitman et Aserinsky et un autre Américain, William C. Dement", a-t-il poursuivi.
Michel Jouvet est également l'un des scientifiques à l'origine du concept de "mort cérébrale", dont il avait décrit les signes électroencéphalographiques en 1959.
Il avait par ailleurs découvert les propriétés anti-sommeil d'une molécule, le modafinil.
"Elle reste aujourd'hui la plus efficace pour traiter l'hypersomnie et la narcolepsie, deux pathologies du sommeil très invalidantes", rappelle l'Inserm sur son site internet.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal a "salué la mémoire de cet éminent scientifique qui aura fait avancer la science et rayonner la France".
Médaille d'or du CNRS, Michel Jouvet, qui aurait eu 92 ans le 16 novembre, avait publié plusieurs livres sur le sommeil et les rêves.
Natif de Lons-le-Saunier, cet ancien résistant dans les maquis du Jura avait quatre enfants et cinq petits-enfants.




mardi 3 octobre 2017

DISPARITION

 - Avec le decès à 83 ans de Jalal Talabani, artisan inlassable de l'unité nationale, l'Irak perd un avocat, un médiateur et une partie de son histoire.
On l'appelait Mam Jalal, «Oncle Jalal» en kurde, sa langue natale. Ce surnom lui allait bien. Rond et affable, le président irakien, Jalal Talabani, 83 ans, était réputé pour son amabilité, la qualité de sa table et celle de sa bibliothèque. Il était amateur de poésie, de bons vins et de cigares. Il parlait aussi bien, outre le kurde, l'arabe, l'anglais et le farsi, et même un peu de français. Jalal Talabani faisait figure de rassembleur. L'Irak en avait bien besoin quand le Parlement l'a élu en 2005, quand le pays essayait de se reconstruire après plus de trois décennies de dictature.





Une histoire de sang, de fureur et de traîtrises. Dans ce pays, peut-être le plus violent du Moyen-Orient, le pouvoir ne se gagne pas dans un fauteuil, et on ne devient pas «oncle» seulement à coups de fourchette. Ce surnom, d'abord gage de respect pour les politiciens-combattants charismatiques, Jalal Talabani l'avait obtenu jeune, l'avait consolidé les armes à la main, et l'avait conservé en ne s'interdisant aucune manœuvre pour atteindre ses objectifs. Avant de se réincarner en arbitre débonnaire, le président avait suivi un chemin plutôt sinueux.
Né en 1934 dans une famille sans prestige tribal de Koysandjak, un village du Kurdistan irakien, il se politise rapidement au cours de ses études de droit à Bagdad. Le jeune Talabani s'engage dans le mouvement nationaliste incarné par Moustapha Barzani, le dirigeant du Parti démocrate du Kurdistan (PDK). À 20 ans, il intègre le comité central de cette formation à tendance marxiste. Bon orateur, il devient vite populaire. Étape classique d'un parcours de jeune ambitieux, il épouse la fille du secrétaire général, Ibrahim Ahmad.
C'est avec son beau-père qu'il fait sécession. Le tandem Ahmad-Talabani ne recule devant aucun moyen, pas même l'alliance avec le diable. Les dissidents du PDK choisissent le camp de Bagdad dans la guerre qui oppose Moustapha Barzani, rentré de son exil à Moscou, avec le pouvoir central. Entre 1966 et 1970, les combattants de la faction Talabani-Ahmad se transforment en armée auxiliaire du régime, qui tombera en 1968 aux mains du Baas, le parti du futur tyran Saddam Hussein. Mais en Orient, la réconciliation peut suivre rapidement la trahison. Moustapha Barzani passe un accord d'autonomie avec Bagdad, et Jalal Talabani rejoint le PDK. Il est envoyé représenter le parti à Beyrouth et à Damas, où il gagne ses galons de diplomate.
Il reprend la kalachnikov en 1975, cette fois contre le pouvoir. C'est alors qu'il renforce son prestige militaire. La geste kurde raconte que Talabani résista jusqu'au bout contre l'armée, avec une poignée de combattants, dont sa femme.

La politique du pire

Il tire les dividendes de son statut de héros en formant son propre parti, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK). Commence une nouvelle période de lutte fratricide et de renversements d'alliances. Réconciliés contre Saddam à la fin des années 1980, quand le dictateur gaze des milliers de Kurdes, les deux partis s'affronteront de nouveau après la première guerre du Golfe. Il s'agit maintenant de savoir qui prendra le contrôle du Kurdistan irakien, protégé par les États-Unis. L'UPK ou le PDK, maintenant dirigé par Massoud Barzani, le fils de Moustapha? Jalal Talabani choisit encore la politique du pire. Il rejoint Saddam Hussein... La guerre civile kurde reprend. Elle ne s'achèvera qu'en 2003, à la chute du dictateur.
De nouveau réconciliés, les deux rivaux se sont partagé les tâches. À Talabani la présidence de tout l'Irak, à Barzani la direction du Kurdistan irakien. Les différends n'étaient pas résolus. Jalal Talabani prêchait l'unité, Massoud Barzani s'émancipe de plus en plus, dans une ambiance de conflit larvé avec le gouvernement.Quelques jours avant sa disparition, son rival de toujours a déclenché le processus d'indépendance du Kurdistan. Jamais remis d'une attaque cardiaque en 2012, plongé dans un état quasi végétatif, l'Oncle Jalal n'était plus là pour tenter une nouvelle pirouette.
(http://www.lefigaro.fr/international/2017/10/03/01003-20171003ARTFIG00190-jalal-talabani-ancien-president-irakien-est-mort.php)