jeudi 16 novembre 2017

Robert Hirsch



Les grandes dates de Robert Hirsch

26 juillet 1925 - Naissance à l'Isle-Adam (Val-d'Oise)
1945 - Engagé comme quadrille à l'Opéra de Paris
1948 - Premier prix du Conservatoire d'art dramatique et entrée à la Comédie-Française
1952 - Sociétaire à la Comédie-Française
1972 - Prix du Syndicat de la critique: meilleur comédien pour Richard III
1973 - Départ de la Comédie-Française
1990 - César pour son rôle dans Hiver 54, film de Denis Amar
1992 - Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
2016 - Création d'Avant de s'envoler, de Florian Zeller
16 novembre 2017 - Décès à Paris


Venu de la danse classique, il opte pour le Conservatoire national d'art dramatique d'où il sort en 1948 avec deux premiers prix de comédie obtenus à l'unanimité qui lui ouvrent immédiatement les portes de la Comédie-Française où sa carrière est, d'emblée, vertigineuse.
Son rôle d'Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux (aux côtés de Micheline Boudet dans une mise en scène de Jacques Charon) le révèle au grand public. Elsa Triolet lui rend un bel hommage : « Robert Hirsch [...] est étonnant de gaîté, d’humanité, de gentillesse. Les répliques de Marivaux semblent naître directement dans sa bouche, être de lui »2. Il a interprété les plus grands rôles du répertoire classique, notamment à la Comédie-Française. Mais il y a aussi créé quelques rares auteurs vivants, comme Eugène Ionesco en 1966 ou Florian Zeller en 2012.
Il a fait réaliser sa tombe pour être enterré dans le cimetière de Bouère3.
Il meurt à Paris le 16 novembre 2017 à l’âge de 92 ans.








    “Quand je joue, je deviens fragile, quand je ne joue pas, je vieillis”

    Biographie de Robert Hirsch

    Après avoir décroché le premier prix du conservatoire en 1948, Robert Hirsch entre à la Comédie-Française. Il en sera sociétaire en 1952. Il a débuté avec le théâtre et celui-ci restera le grand amour du comédien. Dès sa sortie du conservatoire il enchaîne de nombreuses pièces et beaucoup de classique comme Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand ou encore Les Précieuses ridicules de Molière. En 1951, il embrasse une carrière au cinéma dans Le Dindon de Claude Barma. On le voit aussi dans Si Versailles m'étaient conté... de Sacha Guitry en 1953, mais la principale activité d'Hirsch reste le théâtre. Il est dirigé par Jean Meyer dans plusieurs pièces ainsi que par Jacques Charon dans Comme il vous plaira de Shakespeare. Dans les années 1960, il tourne des comédies comme 'Les Cracks' ou 'Martin soldat' mais le succès n'est pas au rendez-vous. Hirsch reste un homme de théâtre. C'est pour cette raison qu'il cesse d'apparaître dans les longs métrages depuis les années 1970. Même ses rôles à la Comédie-Française s'essoufflent un peu. Il la quitte en 1973. Toutefois, il est dirigé par Maurice Béjart dans 'Le Molière imaginaire' en 1976 et continue le théâtre. A l'âge de 81 ans, il n'a toujours pas le goût de la retraite et préfère vieillir sur scène. Il joue en effet dans la pièce Le Gardien de Harold Pinter mise en scène par Didier Long. Une véritable cure de jouvence pour l'éternel comédien... Il décède à l'âge de 92 ans le 16 novembre 2017.

















    En octobre 2013, il reprenait Le Père de Florian Zeller au théâtre Hébertot. Pour Armelle Héliot, il a ouvert sa loge et son grand livre de souvenirs. Il y parlait de sa façon de travailler, de ses rôles préférés. Retrouvez la dernière interview au Figaro de ce génie du jeu qui vient de s'éteindre à l'âge de 92 ans.
    Une loge à fleur de plateau, côté jardin. Une loge classique. On est à Hébertot. Un théâtre que Robert Hirsch connaissait bien pour y avoir triomphé en compagnie de Clémentine Célarié dans La Serva amorosa de Goldoni en 2009-2010, avant une longue tournée. Théâtre qu'il avait retrouvé pour créer Le Père , pièce écrite pour lui par Florian Zeller. Hirsch y incarnait un certain André. Un vieil homme qui ne nous était pas tout à fait étranger. Un bonhomme égoïste et acariâtre, qui rabroue sa fille Anne (parfaite Isabelle Gélinas), laquelle souhaite lui imposer une aide-soignante à domicile. André n'en voit pas l'intérêt. La pièce avgait des airs de tragi-comédie à la Max Linder, elle devait presque tout au jeu prodigieux d'un vrai monstre sacré. Nous reprenons l'entretien que ce géant du théâtre avait donné à Armelle Héliot.
    LE FIGARO. -Vous avez passé toute une longue saison avec André, un octogénaire peu sympathique. Lui trouvez-vous des excuses à force de le fréquenter?
    Robert HIRSCH. - Je l'ai immédiatement jugé assez sévèrement. Il est méchant et même très cruel avec sa fille Anne. Il dit des horreurs. Il rêve qu'elle meure avant lui! C'est épouvantable et j'ai beau l'avoir interprété des mois durant, je ne lui trouve aucune excuse Il n'est pas sympathique, mais on l'aime quand même.
    N'est-ce pas vous, plutôt, que le public aime?
    Non. Notre métier, c'est le personnage. Faire vivre le personnage, le défendre, c'est très intéressant. Et puis il ne s'agit pas de juger, mais de comprendre. André peut être émouvant parce qu'il est parvenu à ce moment de la vie où l'on devient aussi vulnérable qu'un enfant. Ce qui est beau dans la pièce, c'est que ce sujet très grave parvient à faire beaucoup rire.
    Pensez-vous que le fait qu'André souffre de la maladie d'Alzheimer touche les spectateurs?
    Oui. Bien sûr. Souvent les directeurs craignent les pièces qui reposent sur des thématiques graves. Je dois dire que j'ai reçu de nombreuses lettres de personnes qui sont concernées. Je sais que je touche à quelque chose de très grave. Mais je ne me suis pas préoccupé de savoir comment vit un malade d'Alzheimer, j'aurais trouvé cela indiscret, déplacé.


    «De mon long chemin, je retiens tout ! Les rencontres avec les personnages comme avec les camarades, le travail, les tournées, la vie, les fous rires, les férocités des uns, les vanités des autres!»
    À votre âge, 88 ans, certains comédiens ont des soucis de mémoire. Comment faites-vous pour maîtriser ce texte qui joue justement sur les hésitations du souvenir?
    Si j'avais un secret, ce serait le travail! J'apprends en lisant à voix haute, en cachant une partie de la page avec une carte postale, ligne à ligne. Il faut arriver au point où le corps lui-même sait le texte. Et j'ai une mémoire très visuelle: lorsque j'ai une hésitation, je vois littéralement la page. Je me dis, c'est là, en haut à gauche.
    Vous est-il arrivé de «rendre un rôle», de renoncer?
    Oh oui! J'ai quitté le Ruy Blas d'Hugo monté par Raymond Rouleau. J'étais Don César de Bazan. Un jour, n'y tenant plus, je suis parti aux toilettes et je ne suis jamais revenu. J'ai croisé Jean Piat et je lui ai dit: «Tu ne veux pas reprendre?»
    Depuis 1948 et votre entrée au Français, vous n'avez jamais arrêté? Que retient-on d'un tel chemin?
    Tout! Les rencontres avec les personnages comme avec les camarades, le travail, les tournées, la vie, les fous rires, les férocités des uns, les vanités des autres! J'ai eu la chance de connaître les grandes heures de la Comédie-Française et vingt-cinq ans durant cela a été pour moi un pur bonheur. Mais j'ai aimé aussi le travail avec Jean Vilar ou Georges Wilson et tout ce que j'entreprends depuis quelques années, avec de jeunes metteurs en scène et de jeunes partenaires. Dans Le Père, j'ai la chance d'avoir près de moi Isabelle Gélinas, une personne de très grande qualité, avec son beau regard bleu, son élégance.
    Avez-vous un regret, vous qui avez joué tant de personnages différents?
    J'aurais adoré jouer Puck dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. La pièce est merveilleuse et cet elfe malicieux me ravit. Dans le film de Reinhardt et Deterle, c'est Mickey Rooney qui l'incarne. C'est un rêve!

    lundi 13 novembre 2017

    Horloge biologique : quitte à se blesser, mieux vaut que cela arrive la journée

    LE SAVIEZ-VOUS ? - Selon une récente étude, les plaies et brûlures de jour ont une particularité non négligeable par rapport à celles de nuit : elles cicatrisent plus vite. Cette découverte, qui résulte du rythme circadien, pourrait donner lieu à des applications dans les blocs opératoires, ainsi qu'à la mise au point de nouveaux traitements . Explications.

    Les blessures sont rarement prévisibles, certes. Mais sachez, que si vous vous coupez ou vous brûlez la journée, vous êtes en quelque sorte "chanceux." En effet, les plaies qui surviennent de jour guérissent beaucoup plus vite que celles de nuit, révèle une récente étude britannique qui démontre l'importance de l'horloge biologique dans le processus de cicatrisation. Publiés le 8 novembre dans la revue médicale américaine Science Translational Medicine, les travaux de chercheurs du laboratoire de biologie moléculaire à Cambridge au Royaume-Uni, sont les premiers à montrer comment le rythme circadien agit sur les cellules de la peau pour la guérison. Ce dernier régule quasiment toutes les cellules de l'organisme humain selon des cycles de 24 heures déterminant pour de nombreux processus biologiques, tels que le sommeil, la sécrétion hormonale et le métabolisme.

    Des tests effectués en laboratoire sur des cellules de peau humaine, des fibroblastes et des kératinocytes (qui forment la partie superficielle de l'épiderme) ainsi que sur des souris, ont montré que pendant le cycle diurne de l'horloge biologique, les blessures guérissent presque deux fois plus rapidement. Pour le professeur John O'Neill, du laboratoire de Cambridge, ce phénomène "pourrait indiquer que l'organisme humain a évolué pour accélérer la guérison pendant le jour, une période où le risque de blessures est beaucoup plus élevé".

    Les brûlures de nuit 60% plus longues à guérir

    Le même phénomène a été observé avec des brûlures chez des humains en analysant les dossiers médicaux de 118 patients qui avaient été brûlés, provenant des grands centres de soins aux brûlés en Angleterre et au Pays de Galles. Ainsi, des brûlures prennent en moyenne 60% plus de temps pour guérir si elles se produisent la nuit, entre 20 heures et 8 heures. Leur guérison a mis 28 jours en moyenne, comparativement à 17 jours seulement si elles se sont produites pendant la journée entre 8 heures et 20 heures, précisent les chercheurs.