Les grandes dates de Robert Hirsch
26 juillet 1925 - Naissance à l'Isle-Adam (Val-d'Oise)1945 - Engagé comme quadrille à l'Opéra de Paris
1948 - Premier prix du Conservatoire d'art dramatique et entrée à la Comédie-Française
1952 - Sociétaire à la Comédie-Française
1972 - Prix du Syndicat de la critique: meilleur comédien pour Richard III
1973 - Départ de la Comédie-Française
1990 - César pour son rôle dans Hiver 54, film de Denis Amar
1992 - Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
2016 - Création d'Avant de s'envoler, de Florian Zeller
16 novembre 2017 - Décès à Paris
Venu de la danse classique, il opte pour le Conservatoire national d'art dramatique d'où il sort en 1948 avec deux premiers prix de comédie obtenus à l'unanimité qui lui ouvrent immédiatement les portes de la Comédie-Française où sa carrière est, d'emblée, vertigineuse.
Son rôle d'Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux (aux côtés de Micheline Boudet dans une mise en scène de Jacques Charon) le révèle au grand public. Elsa Triolet lui rend un bel hommage : « Robert Hirsch [...] est étonnant de gaîté, d’humanité, de gentillesse. Les répliques de Marivaux semblent naître directement dans sa bouche, être de lui »2. Il a interprété les plus grands rôles du répertoire classique, notamment à la Comédie-Française. Mais il y a aussi créé quelques rares auteurs vivants, comme Eugène Ionesco en 1966 ou Florian Zeller en 2012.
Il a fait réaliser sa tombe pour être enterré dans le cimetière de Bouère3.
Il meurt à Paris le 16 novembre 2017 à l’âge de 92 ans.
Son rôle d'Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux (aux côtés de Micheline Boudet dans une mise en scène de Jacques Charon) le révèle au grand public. Elsa Triolet lui rend un bel hommage : « Robert Hirsch [...] est étonnant de gaîté, d’humanité, de gentillesse. Les répliques de Marivaux semblent naître directement dans sa bouche, être de lui »2. Il a interprété les plus grands rôles du répertoire classique, notamment à la Comédie-Française. Mais il y a aussi créé quelques rares auteurs vivants, comme Eugène Ionesco en 1966 ou Florian Zeller en 2012.
Il a fait réaliser sa tombe pour être enterré dans le cimetière de Bouère3.
Il meurt à Paris le 16 novembre 2017 à l’âge de 92 ans.
“Quand je joue, je deviens fragile, quand je ne joue pas, je vieillis”
Biographie de Robert Hirsch
Après
avoir décroché le premier prix du conservatoire en 1948, Robert Hirsch
entre à la Comédie-Française. Il en sera sociétaire en 1952. Il a débuté
avec le théâtre et celui-ci restera le grand amour du comédien. Dès sa
sortie du conservatoire il enchaîne de nombreuses pièces et beaucoup de
classique comme Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand ou encore Les Précieuses ridicules de Molière. En 1951, il embrasse une carrière au cinéma dans Le Dindon de Claude Barma. On le voit aussi dans Si Versailles m'étaient conté...
de Sacha Guitry en 1953, mais la principale activité d'Hirsch reste le
théâtre. Il est dirigé par Jean Meyer dans plusieurs pièces ainsi que
par Jacques Charon dans Comme il vous plaira de Shakespeare.
Dans les années 1960, il tourne des comédies comme 'Les Cracks' ou
'Martin soldat' mais le succès n'est pas au rendez-vous. Hirsch reste un
homme de théâtre. C'est pour cette raison qu'il cesse d'apparaître dans
les longs métrages depuis les années 1970. Même ses rôles à la
Comédie-Française s'essoufflent un peu. Il la quitte en 1973. Toutefois,
il est dirigé par Maurice Béjart dans 'Le Molière imaginaire' en 1976
et continue le théâtre. A l'âge de 81 ans, il n'a toujours pas le goût
de la retraite et préfère vieillir sur scène. Il joue en effet dans la
pièce Le Gardien de Harold Pinter mise en scène par Didier Long. Une véritable cure de jouvence pour l'éternel comédien... Il décède à l'âge de 92 ans le 16 novembre 2017.
En octobre 2013, il reprenait Le Père de
Florian Zeller au théâtre Hébertot. Pour Armelle Héliot, il a ouvert sa
loge et son grand livre de souvenirs. Il y parlait de sa façon de
travailler, de ses rôles préférés. Retrouvez la dernière interview au Figaro de ce génie du jeu qui vient de s'éteindre à l'âge de 92 ans.
Une loge à fleur de plateau, côté jardin. Une loge classique. On est à Hébertot. Un théâtre que Robert Hirsch connaissait bien pour y avoir triomphé en compagnie de Clémentine Célarié dans La Serva amorosa de Goldoni en 2009-2010, avant une longue tournée. Théâtre qu'il avait retrouvé pour créer Le Père ,
pièce écrite pour lui par Florian Zeller. Hirsch y incarnait un certain
André. Un vieil homme qui ne nous était pas tout à fait étranger. Un
bonhomme égoïste et acariâtre, qui rabroue sa fille Anne (parfaite
Isabelle Gélinas), laquelle souhaite lui imposer une aide-soignante à
domicile. André n'en voit pas l'intérêt. La pièce avgait des airs de
tragi-comédie à la Max Linder, elle devait presque tout au jeu
prodigieux d'un vrai monstre sacré. Nous reprenons l'entretien que ce
géant du théâtre avait donné à Armelle Héliot.LE FIGARO. -Vous avez passé toute une longue saison avec André, un octogénaire peu sympathique. Lui trouvez-vous des excuses à force de le fréquenter?
N'est-ce pas vous, plutôt, que le public aime?
Non. Notre métier, c'est le personnage. Faire vivre le personnage, le défendre, c'est très intéressant. Et puis il ne s'agit pas de juger, mais de comprendre. André peut être émouvant parce qu'il est parvenu à ce moment de la vie où l'on devient aussi vulnérable qu'un enfant. Ce qui est beau dans la pièce, c'est que ce sujet très grave parvient à faire beaucoup rire.
Pensez-vous que le fait qu'André souffre de la maladie d'Alzheimer touche les spectateurs?
Oui. Bien sûr. Souvent les directeurs craignent les pièces qui reposent sur des thématiques graves. Je dois dire que j'ai reçu de nombreuses lettres de personnes qui sont concernées. Je sais que je touche à quelque chose de très grave. Mais je ne me suis pas préoccupé de savoir comment vit un malade d'Alzheimer, j'aurais trouvé cela indiscret, déplacé.
«De mon long chemin, je retiens tout ! Les rencontres avec les personnages comme avec les camarades, le travail, les tournées, la vie, les fous rires, les férocités des uns, les vanités des autres!»
Si j'avais un secret, ce serait le travail! J'apprends en lisant à voix haute, en cachant une partie de la page avec une carte postale, ligne à ligne. Il faut arriver au point où le corps lui-même sait le texte. Et j'ai une mémoire très visuelle: lorsque j'ai une hésitation, je vois littéralement la page. Je me dis, c'est là, en haut à gauche.
Vous est-il arrivé de «rendre un rôle», de renoncer?
Oh oui! J'ai quitté le Ruy Blas d'Hugo monté par Raymond Rouleau. J'étais Don César de Bazan. Un jour, n'y tenant plus, je suis parti aux toilettes et je ne suis jamais revenu. J'ai croisé Jean Piat et je lui ai dit: «Tu ne veux pas reprendre?»
Depuis 1948 et votre entrée au Français, vous n'avez jamais arrêté? Que retient-on d'un tel chemin?
Tout! Les rencontres avec les personnages comme avec les camarades, le travail, les tournées, la vie, les fous rires, les férocités des uns, les vanités des autres! J'ai eu la chance de connaître les grandes heures de la Comédie-Française et vingt-cinq ans durant cela a été pour moi un pur bonheur. Mais j'ai aimé aussi le travail avec Jean Vilar ou Georges Wilson et tout ce que j'entreprends depuis quelques années, avec de jeunes metteurs en scène et de jeunes partenaires. Dans Le Père, j'ai la chance d'avoir près de moi Isabelle Gélinas, une personne de très grande qualité, avec son beau regard bleu, son élégance.
Avez-vous un regret, vous qui avez joué tant de personnages différents?
J'aurais adoré jouer Puck dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. La pièce est merveilleuse et cet elfe malicieux me ravit. Dans le film de Reinhardt et Deterle, c'est Mickey Rooney qui l'incarne. C'est un rêve!
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