lundi 9 avril 2018

Paris-Roubaix :

 le coureur belge Michael Goolaerts, victime d'un arrêt cardiaque en course, est mort

Le coureur belge de l'équipe Verandas-Willems Crelan avait chuté dans le secteur pavé de Biastre, le deuxième du parcours de l'"Enfer du Nord". Il est mort vers 22h40, annonce son équipe. 

Le coureur cycliste belge Michael Goolaerts est mort, dimanche 8 avril, après une chute sur un secteur pavé de Paris-Roubaix. C'est son équipe Veranda's Willem qui l'annonce sur Twitter dans la soirée. "C'est avec une tristesse inimaginable que nous devons communiquer le décès de notre coureur et ami Michael Goolaerts. Il est mort dimanche soir à 22h40 à l'hôpital de Lille en présence des membres de sa famille et de ses proches, à qui nous pensons fort. Il est décédé d'un arrêt cardiaque. Toute assistance médicale était inutile."
Peu avant 14 heures, le cycliste de 23 ans avait chuté dans le secteur pavé de Briastre et s'était retrouvé inconscient et en arrêt cardio-respiratoire, selon les sapeurs-pompiers. Pris charge et réanimé par l'équipe médicale de la course, puis les sapeurs-pompiers et les médecins, il avait été d'être héliporté au centre hospitalier de Lille (Nord).
Selon les informations de France 3 Hauts-de-France, une enquête a été ouverte par la gendarmerie. Les enquêteurs se sont rendus dans le bus de son équipe, Verandas-Willems Crelan, pour y vérifier l'état des vélos.

samedi 7 avril 2018

C'est avec une profonde et grande tristesse que l'on a appris la mort à 77 ans du chanteur et poète Jacques Higelin. Il laisse derrière lui une belle et grande carrière, mais aussi trois enfants artistes, Arthur H (52 ans), Kên (46 ans) et la petite dernière, Izïa (27 ans).

Arthur, musicien, chanteur, peintre et illustrateur

Né en 1966 des amours de Jacques Higelin avec l'attachée de presse Nicole Courtois, Arthur a comme le patriarche poursuivi une carrière dans la musique. Il faut dire qu'avec sa voix grave, son répertoire allant du jazz au rock en passant par la pop, il semblait taillé pour suivre ses pas. À 24 ans, il sort son premier album, premier d'une longue liste puisque Arthur H, son nom de scène, a composé de nombreux albums en solo ou bien avec le Bachibouzouk Band.

Dans son dernier album, Amour chien fou, il a écrit une chanson intitulée Le passage (Gong Song), sur son père qui était alors souffrant et fatigué. "J'ai écrit ce morceau pour lui. Il ne va pas très bien mais il n'est pas au seuil de la mort. On est autour de lui", rassurait Arthur H encore récemment. Ses sublimes paroles évoquaient pourtant clairement la mort. "Sur la route blanche, insouciant tu avances. Ta valise est vide, ton habit de lumière repose sur la chaise. Plus léger que la neige, tu n'emportes qu'un rire. [...] Close-up sur ton visage immobile. L'équipe est silence, l'acteur est prêt même s'il ne connait plus son texte. [...] Je tiens ta main dans l'absence, chaleur qui s'évapore", chante le fils aîné Higelin.

Kên, réalisateur, acteur et metteur en scène

Fils de Kuelan Nguyen, Kên est peut-être le moins connu et le plus discret des trois enfants. Ce qui ne l'empêche d'afficher bien des talents. Acteur, il joue notamment pour le metteur en scène Peter Brook. C'est à ses côtés qu'il donne la réplique à une certaine Romane Bohringer. "Je suis tombée amoureuse de son fils, Kên Higelin. On a eu une très belle histoire", avait avoué la fille de Richard Bohringer. Kên Higelin avait alors 18 ans et travaillait pour Peter Brook qui préparait la fameuse Tempête de William Shakespeare aux Bouffes du Nord. Alors proche de Romane Bohringer, il pousse cette dernière à passer une audition pour le rôle féminin principal de cette pièce. "Ma vie a changé à ce moment-là", confiait Romane qui n'avait que 17 ans lorsqu'elle est propulsée sur le devant de la scène. Cette pièce fera en effet connaître la jeune actrice qui lancera sa carrière, elle qui recevra l'année suivante le César du meilleur espoir féminin pour Les Nuits fauves.
Quant à Kên, il se fait également remarquer derrière la caméra, notamment pour ses clips pour des chanteurs français comme Mathieu Boogaerts et Brigitte Fontaine. Et comme l'art est souvent une histoire de famille, il a collaboré avec son grand frère, créant la mise en espace des spectacles musicaux d'Arthur H, en 2012 avec L'or noir (une lecture d'Arthur H de poèmes des Antilles et d'Afrique) et en 2016 avec L'or d'Eros.

Izïa, actrice et auteur-compositeur-interprète

"Izïa, c'est la vie. Je ne manque jamais une occasion de la voir sur scène, j'adore la façon dont elle tire les gens, dont elle les porte. C'est ma seule fille... Je l'ai eue à 50 ans et je m'en suis vraiment occupé", disait affectueusement Jacques Higelin en septembre 2016 à Télérama. Il y déclarait également ne pas avoir "de mots pour dire ce que représente" le fruit de son histoire d'amour avec Aziza Zakine. Comme son frère Arthur, c'est d'abord dans la musique et le rock qu'elle excelle. Elle a signé trois albums, remporté deux Victoires de la Musique en 2010 pour Izia puis une troisième deux ans plus tard pour So Much Trouble.
En 2012, elle s'offre son premier rôle au cinéma dans Mauvaise Fille de Patrick Mille. Beau pari et à nouveau la réussite à la clé, puisqu'en 2013, la rebelle au sourire joyeux s'offre le César du meilleur espoir féminin. Elle sera également nommée en 2015 pour son second rôle dans Samba, avant de fouler les marches cannoises en 2017 avec Vincent Lindon pour Rodin.
"Je me suis juré de ne jamais les pousser, jurait Jacques Higelin en 2015. Pour les trois, c'est venu naturellement. Quand Izïa avait 2 ans, un jour elle est entrée dans ma chambre vêtue d'une robe et m'a dit : 'Alors papa, comment tu me trouves ?' J'ai pensé : 'Ça y est, ça commence.'"

Jonas Pessalli : Mort du footballeur d'Angers à 26 ans, papa de trois enfants



mercredi 4 avril 2018

La personne décédée dans l'avalanche à Chamonix est le Dr Emmanuel Cauchy

Un groupe de plusieurs skieurs a été emporté par une avalanche alors qu’il évoluait sous la pointe Alphonse-Favre, dans le secteur des Aiguilles rouges (massif du Mont-Blanc), ce lundi en fin de matinée. La coulée a fait quatre blessés et un mort, Emmanuel Cauchy, surnommé "Docteur Vertical", pionnier de la médecine de montagne et fondateur de l'Ifremmont.

Il y a 50 ans, Martin Luther King était assassiné

La voix de la non-violence rendue silencieuse. Ce jeudi 4 avril 1968 une terrible nouvelle est relayée par les agences de presse Reuter, A.F.P et A.P: l'assassinat du révérend baptiste Martin Luther King. Passé le choc de cette tragédie, on redoute que ce meurtre n'entraîne des troubles graves. Il est en effet considéré comme «le seul homme capable de freiner la violence» dans un contexte de lutte contre la ségrégation raciale, de propagande raciste, et d'extrémisme de la part de Blancs comme de Noirs. Le président Lyndon B. Johnson décrète la journée du 7 avril journée de deuil national à la mémoire du pasteur.

L'attentat à Memphis au Tennessee

«Le Pasteur Martin Luther King, Prix Nobel de la Paix et l'un des chefs de file noirs des mouvements pour les droits civiques aux États-Unis, a été tué d'un coup de feu aujourd'hui à Memphis, vers 18 heures (locales), alors qu'il se trouvait au balcon de sa chambre d'hôtel», peut-on lire dans Le Figaro du 5 avril 1968. Le quotidien, reprenant les dépêches d'agences de la veille, précise que «La police a déclaré que le pasteur avait été atteint à la tête et admis immédiatement dans un hôpital». Concernant l'auteur du crime il est indiqué que «des voitures-radio parcourent le centre de la ville en donnant le signalement d'un jeune blanc qui a pris la fuite aussitôt après l'attentat en laissant tomber une arme.»

L'édition du journal des 6 et 7 avril donne davantage d'informations sur le drame. On y apprend que la balle -provenant d'un «fusil Remington», équipé d'une lunette télescopique- qui a abattu Martin Luther King «a été tiré du deuxième étage d'un hôtel situé face au “motel” Lorraine sur Mulberry Street, où habitait le leader noir depuis la veille». Les seuls témoins semblent être deux pasteurs qui attendaient la victime en bas de l'hôtel pour aller dîner ensemble. Ainsi le révérend Jesse Jackson rapporte: «King était au balcon du premier étage du motel. Il venait de se baisser pour nous parler. S'il était resté debout, il n'aurait pas été touché au visage.» Le pasteur Ben Branch ajoute: «Lorsque j'ai levé les yeux, la police et les shérifs adjoints couraient tout autour. La balle avait atteint Luther King en plein visage. Nous n'avons pas eu besoin d'appeler les policiers, il y en avait partout.» Le mourant est transporté en ambulance à l'hôpital St Joseph un quart d'heure plus tard. Et selon la déclaration du chef des services d'urgences il «est décédé à 19 heures des suites d'une blessure par arme à feu dans le cou, à la base du cou

Le chef d'«une armée non-violente»

L'occupant de la funeste chambre 306, est venu à Memphis pour soutenir les éboueurs noirs, en grève depuis le 12 février. Et appuyer leurs revendications -la reconnaissance de leur syndicat par les autorités municipales- en organisant une marche.
Le pasteur King Junior interrogé par la police, à Montgomery, pour son rôle dans le boycottage des bus de ville, en février 1956.
Le prédicateur mène depuis des années la lutte pour les droits civiques des Noirs: il est le fondateur -en 1956 à Atlanta (en Géorgie)- de la «Southern Christian Leadership conference» (S.C.L.C.) dont le but est à l'origine de faire la liaison et coordonner les activités des divers militants intégrationnistes dans le Sud sous la bannière de la résistance non violente. Le Figaro du 6 avril 1968 précise que l'organisation est créée à la suite des succès remportés par Martin Luther King à Montgomery, capitale de l'Alabama, «où le boycottage des lignes d'autobus par les noirs avait mis fin à l'humiliante pratique de les rassembler à l'arrière du véhicule, les places de l'avant étant réservés aux blancs.».
» LIRE AUSSI - Ségrégation et discriminations aux États-Unis dans les années 60
Ensuite les activités de la S.C.L.C se sont étendues «à l'échelle nationale pour prêcher l'intégration et la participation à part entière des Noirs dans la vie américaine.» Le journal rappelle également que les formes de protestation adoptées par le mouvement du pasteur sont: les manifestations sur une grande échelle, les marches (comme celle de Selma) et les boycottages non-violents.
» LIRE AUSSI -: Selma, 7 mars 1965: «Bloody Sunday» en Alabama

I have a dream: un rêve pour «son peuple»

Marche pour les droits civiques des Noirs américains le 28 août 1963 à Washington, organisée par Martin Luther King.
La marche sur Washington de juillet 1963, qu'il organise en accord avec des militants modérés, marque le sommet de sa carrière. Deux cent mille personnes autour du monument de Lincoln et sur le haut des marches, devant la statue du président assassiné, le révérend King prononce le plus beau discours de sa vie dans lequel il évoque son rêve, «un rêve profondément enraciné dans le rêve américain»: «Je rêve qu'un jour, sur les collines rousses de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens esclavagistes prendront place tous ensemble à la table de la fraternité. […] Je rêve qu'un jour mes quatre petits enfants vivront dans une nation où ils ne seront plus jugés sur la couleur de leur peau, mais sur leurs mérites.»
» LIRE AUSSI - I have a dream de Martin Luther King , la genèse

Un homme contesté par les leaders noirs extrémistes

La modération de Martin Luther King, ainsi que ses qualités d'organisateur, en font un interlocuteur valable pour la Maison-Blanche. Au moment des événements de Memphis, il soutient un projet de loi, demandant un certain nombre de mesures élémentaires telles qu'une modeste allocation familiale pour chaque enfant mineur, où la création de trois millions d'emplois spéciaux pour les travailleurs non qualifiés.
Les militants pour les droits civiques des Noirs américains: Martin Luther King, Floyd McKissick, Stokely Carmichael, à Canton dans le Mississippi, le 1er juillet 1966.
Mais le choix de la non-violence de Martin Luther King est contesté comme le souligne le correspondant du Figaro Nicolas Châtelain dans l'édition du 6 avril: «Les activistes de Malcom X estimaient que la non-violence ne valait plus rien comme instrument de revendication. Les militants féroces du Black Power, racistes à rebours, accablaient King de leur mépris, l'accusaient ouvertement de collusion avec les blancs, le décrivaient comme une sorte de “collabo”.» L'expression «pouvoir noir», est lancée en 1966 par le militant des droits civiques Stokely Carmichael. Ce dernier rompant ensuite avec la non-violence, se radicalise et prône notamment l'auto-défense, l'auto-détermination, la fierté de l'appartenance à la communauté noire.
» LIRE AUSSI - Malcolm X, l'apôtre de la violence
Martin Luther King sait que sa vie est menacée: «Si le prix à payer pour débarrasser les États-Unis de l'injustice et des préjugés est ma mort, je suis prêt à le payer». Il connaît plusieurs tentatives d'assassinat orchestrées par des membres des deux communautés -blanche et noire. En 1968 son leadership commence à s'éroder.

Sa mort provoque des explosions de violence dans le pays

Au moment de sa mort le prédicateur chrétien est en effet sur le point d'être dépassé par ses propres troupes. Les dernières émeutes noires -Watts, Harlem, Detroit etc.- ont éclaté à son insu, indique Le Figaro dans son édition du 6 avril. Néanmoins, pour de nombreux Américains, sa disparition est une catastrophe: son influence bienfaisante est une perte pour le pays.
Un soldat monte la garde dans une rue de Washington devant les ruines des bâtiments détruits durant les émeutes qui suivirent l'assassinat de Martin Luther King début avril 1968.
Ainsi Léo Sauvage, un de nos correspondants aux États-Unis, écrit dans Le Figaro du 6 avril: «Il faudrait un miracle désormais pour maintenir un calme relatif dans les rues des grandes villes américaines, et ceci sans attendre l'été. Tout d'abord parce que l'assassin de Memphis a fait plus, en une seconde, pour renforcer l'extrémisme noir, que des années de propagande extrémiste; et ensuite, parce que, dans toute l'Amérique, il y avait un seul homme capable de freiner, de détourner, de déjouer peut-être, la violente croissante: la victime de l'assassin.» Le journaliste rappelle ensuite qu'après un attentat à la bombe en 1963 à Birmingham contre l'hôtel où il résidait -qui ne fit que des dégâts matériels- le pasteur réussit à faire en sorte que l'explosion de rage, ne se transforme pas en émeute, en exhortant les Noirs à respecter le principe de la non-violence.
Malgré plusieurs appels au calme -dont ceux du Président Johnson et de Robert Kennedy-, des violences éclatent dans les villes d'un bout à l'autre du pays (Washington, Chicago, Baltimore, Pittsburgh, New York…): pillages et saccages de magasins, incendies volontaires. Le Figaro du 8 avril donne un bilan provisoire: trente morts, des milliers de blessés et des milliers d'arrestations. En définitive les émeutes raciales sont moins meurtrières que celles de l'été précédent.
» LIRE AUSSI -: Detroit: ce que disait James Baldwin des émeutes raciales en 1967

Un condamné qui nie, la commission d'enquête qui parle de complot...

Le 11 mars 1969 Le Figaro évoque le procès de l'assassin, un délinquant récidiviste blanc: «Après un procès qui a duré moins de trois heures et demie, James Earl Ray a été condamné à quatre-vingt-dix-neuf ans de prison, pour le meurtre du pasteur Martin Luther King.» L'accusé a plaidé coupable dès l'ouverture du procès en échange de la vie sauve. Le juge Preston Battle réaffirme «que ni la défense ni l'accusation n'avaient fourni de preuve permettant d'établir qu'il s'agissait d'un complot». Précisant que si cette thèse devait se révéler vraie, l'État engagerait des poursuites. Ray, lui, précise lors de l'audience «qu'il n'était pas d'accord avec la théorie selon laquelle il n'y avait pas eu de complot.» Après avoir avoué le crime dans un premier temps, il se rétracte ensuite, affirmant avoir conclu un arrangement sous la pression.
Avis de recherche du FBI pour James Earl Ray, assassin de Martin Luther King, 1968.
Le 17 août 1978 Le Figaro révèle, que le condamné a protesté de son innocence la veille devant la commission des assassinats de la Chambre des représentants: «Je n'ai pas tué le docteur Martin Luther King.» Il a déclaré que «le meurtre était le résultat d'un complot ourdi entre le F.B.I. et la police de Memphis.» Le dossier est en effet rouvert dix ans après la mort du défenseur des droits civiques des Noirs américains, parce que nombre de gens aux États-Unis estiment que toute la lumière n'a pas été faite. Quelques mois plus tard la commission d'enquête rend ses conclusions. «Elles laissent planer un doute sérieux sur la version officielle de sa mort, et le mot complot est prononcé» précise Le Figaro le 1er janvier 1979. Le journal poursuit en indiquant que Martin Luther King «prêchait la non-violence, allant même jusqu'à inciter les soldats de couleur à cesser de se battre au Vietnam» et que cet appel à la «désertion» lui fut fatal. Et poursuit: «Et l'on admet onze ans après sa mort, que le pasteur King, comme le président Kennedy, a été victime d'une conspiration. Une conspiration qui reste celle du silence.» Le condamné ne cesse de clamer son innocence, jusqu'à sa mort en prison en 1998 et le plus jeune fils du révérend assassiné s'est dit convaincu de son innocence, après l'avoir visité en détention.

Des obsèques d'une grande ampleur rappelant celle de John F. Kennedy

Le 9 avril 1968, «cent mille personnes rendent un dernier hommage» au leader noir assassiné lors de ses obsèques, à Atlanta-sa ville natale- «dans une atmosphère d'extraordinaire ferveur» constate l'envoyé spécial du Figaro. Il précise que «le plus frappant était sans doute la dignité, le calme et la discipline de cette immense foule. Pourtant la manifestation a duré près de neuf heures.» Le corps du défunt «placé sur une charrette de paysan, traînée par deux mules, est transporté à travers les rues d'Atlanta vers le Campus de l'Université ou le pasteur fit ses études.»
Obsèques de Martin Luther King à Atlanta en Géorgie le 9 avril 1968: le cercueil est suivi par une foule en deuil, recueillie et silencieuse.
C'est «une interminable marche, longue de six kilomètres», silencieuse à la demande du pasteur Abernathy, le successeur du pasteur à la tête de la S.C.L.C., sauf pour chanter les hymnes. Parmi les personnalités présentes, des politiques comme le vice-président Humphrey, Richard Nixon, Robert Kennedy, Eugène McCarthy -tous trois candidats à la présidence-, le gouverneur de New York M. Rockefeller, Jacqueline Kennedy et de nombreux artistes comme Harry Belafonte, Marlon Brandon, Sammy Davis.
Au cours du service funèbre des extraits enregistrés sur magnétophone d'un des derniers semons prononcés par le pasteur sont diffusés. Il y évoquait sa mort qu'il devinait prochaine et faisait quelques recommandations à ses paroissiens: «Dites, le jour de mes funérailles que Martin Luther King Jr s'est efforcé de faire don de sa vie… Qu'il a essayé de donner de l'amour...Dites que j'ai essayé d'aimer et de servir l'humanité


dimanche 25 mars 2018

André Honnorat (1868-1950), à qui l’on doit la première expérimentation de l’heure d’été en France il y a plus d’un siècle.

André Honnorat (1868-1950), à qui l’on doit la première expérimentation de l’heure d’été en France il y a plus d’un siècle.
  
C’est une drôle de bataille parlementaire qui se déroule en cette fin du mois de mars 1916. Pendant que les poilus succombent dans les tranchées de Verdun, les députés, eux, jouent à la guerre du temps dans les travées de l’hémicycle. Pourquoi une telle agitation en ces temps d’union sacrée ? Un député de 47 ans, André Honnorat, a déclenché les hostilités en proposant d’écourter la nuit pour allonger le jour. L’élu radical-socialiste a bien pris soin d’expliquer l’objectif de sa proposition de loi : en décalant l’heure légale, le pays bénéficiera d’un surcroît de lumière du jour - « non artificielle » - et engloutira donc moins de gaz, de charbon et de pétrole. En ces temps où prime l’effort de guerre, voilà un bon moyen d’y contribuer utilement en dégageant de substantielles économies d’énergie.

samedi 24 mars 2018

Arnaud Beltrame

Le ministre de l'Intérieur avait salué vendredi "l'acte héroïque" du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Le gendarme, qui s'était proposé comme otage auprès du djihadiste auteur des attaques dans l'Aude, est mort des suites de ses blessures, a annoncé samedi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Arnaud Beltrame, qui se trouvait sur zone, fut l'un des premiers gendarmes à s'être rendu sur les lieux de la prise d'otage. Au moment où il entre dans le supermarché, le terroriste retenait une femme. Le gendarme propose alors d'échanger, de se constituer otage. C'est son téléphone qui sert ensuite à établir le contact avec les forces de l'ordre. Après quelques temps de négociations qui ne donnent rien, trois coups de feu retentissent alors et indiquent que le terroriste s'en est pris au lieutenant-colonel. L'assaillant est abattu par le GIGN. L'officier, lui, grièvement blessé sur le coup, est évacué vers l'hôpital. Il est décédé dans la nuit. Un ancien de la garde républicaine. Fait chevalier de la Légion d'Honneur en mai 2012, Arnaud Beltrame a toujours fait figure de gendarme modèle. Cet homme marié sans enfant, né dans l'Essonne, est notamment passé par la garde républicaine, où il était chargé du protocole d'accueil des chefs de l'État et du palais de l'Élysée. Puis avait été nommé chef d'escadron à Avranches. "Homme de terrain au grand cœur", "grand relationnel" d'après la presse des différentes régions où il est passé, il avait ensuite fait un pas de côté au ministère de l'Écologie, avant de rejoindre récemment, donc, ce groupement de l'Aude. Fait prémonitoire, en décembre 2017, il avait participé à un exercice simulant une tuerie de masse dans un supermarché de la région, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi.