"
De Johnny Hallyday nous n’oublierons ni le nom, ni la gueule, ni la
voix, ni surtout les interprétations, qui, avec ce lyrisme brut et
sensible, appartiennent aujourd’hui pleinement à l’histoire de la
chanson française. Il a fait entrer une part d’Amérique dans notre
Panthéon national.
Le Président de la République et son épouse
présentent à Laeticia Hallyday, à ses filles Joy, Jade et Laura, à son
fils David, à ses musiciens, à son équipe, à ses amis, à ses fans, leurs
sincères condoléances."
mercredi 6 décembre 2017
mardi 5 décembre 2017
L’écrivain Jean d’Ormesson est mort Jean d’Ormesson est mort dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 92 ans, a annoncé sa fille à l’Agence France Presse.
Tout en étant obligé de s’inscrire dans la lignée des comtes
d’Ormesson, il s’était fait son propre nom, en forme de sourire, qui
reflétait bien son caractère facétieux : Jean d’O. Plus il vieillissait,
plus Jean d’Ormesson – qui est mort dans la nuit du 4 au 5 décembre à
l’âge de 92 ans – était charmant et charmeur, avec son œil si bleu et
son air à jamais espiègle. Il pensait avec raison que la gaieté est une
politesse et voulait mériter un qualificatif presque perdu, « dans un
siècle où règne le ressentiment » : délicieux.
Délicieux, il l’était. Bon écrivain, aussi. Mais, admirateur des grands auteurs, il se montrait sans illusion sur son œuvre – sans doute en attendant un démenti. Il a poussé ce jeu sur la littérature jusqu’à écrire un roman intitulé Presque rien sur presque tout (Gallimard, 1996). Lorsqu’on lui demandait si ce « presque rien sur presque tout » n’était pas l’inverse de ce que doit être la littérature, « presque tout sur presque rien », il partait d’un grand rire, en laissant au lecteur le soin de conclure.
Délicieux, il l’était. Bon écrivain, aussi. Mais, admirateur des grands auteurs, il se montrait sans illusion sur son œuvre – sans doute en attendant un démenti. Il a poussé ce jeu sur la littérature jusqu’à écrire un roman intitulé Presque rien sur presque tout (Gallimard, 1996). Lorsqu’on lui demandait si ce « presque rien sur presque tout » n’était pas l’inverse de ce que doit être la littérature, « presque tout sur presque rien », il partait d’un grand rire, en laissant au lecteur le soin de conclure.
lundi 20 novembre 2017
jeudi 16 novembre 2017
Robert Hirsch
Les grandes dates de Robert Hirsch
26 juillet 1925 - Naissance à l'Isle-Adam (Val-d'Oise)1945 - Engagé comme quadrille à l'Opéra de Paris
1948 - Premier prix du Conservatoire d'art dramatique et entrée à la Comédie-Française
1952 - Sociétaire à la Comédie-Française
1972 - Prix du Syndicat de la critique: meilleur comédien pour Richard III
1973 - Départ de la Comédie-Française
1990 - César pour son rôle dans Hiver 54, film de Denis Amar
1992 - Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
2016 - Création d'Avant de s'envoler, de Florian Zeller
16 novembre 2017 - Décès à Paris
Venu de la danse classique, il opte pour le Conservatoire national d'art dramatique d'où il sort en 1948 avec deux premiers prix de comédie obtenus à l'unanimité qui lui ouvrent immédiatement les portes de la Comédie-Française où sa carrière est, d'emblée, vertigineuse.
Son rôle d'Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux (aux côtés de Micheline Boudet dans une mise en scène de Jacques Charon) le révèle au grand public. Elsa Triolet lui rend un bel hommage : « Robert Hirsch [...] est étonnant de gaîté, d’humanité, de gentillesse. Les répliques de Marivaux semblent naître directement dans sa bouche, être de lui »2. Il a interprété les plus grands rôles du répertoire classique, notamment à la Comédie-Française. Mais il y a aussi créé quelques rares auteurs vivants, comme Eugène Ionesco en 1966 ou Florian Zeller en 2012.
Il a fait réaliser sa tombe pour être enterré dans le cimetière de Bouère3.
Il meurt à Paris le 16 novembre 2017 à l’âge de 92 ans.
Son rôle d'Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux (aux côtés de Micheline Boudet dans une mise en scène de Jacques Charon) le révèle au grand public. Elsa Triolet lui rend un bel hommage : « Robert Hirsch [...] est étonnant de gaîté, d’humanité, de gentillesse. Les répliques de Marivaux semblent naître directement dans sa bouche, être de lui »2. Il a interprété les plus grands rôles du répertoire classique, notamment à la Comédie-Française. Mais il y a aussi créé quelques rares auteurs vivants, comme Eugène Ionesco en 1966 ou Florian Zeller en 2012.
Il a fait réaliser sa tombe pour être enterré dans le cimetière de Bouère3.
Il meurt à Paris le 16 novembre 2017 à l’âge de 92 ans.
“Quand je joue, je deviens fragile, quand je ne joue pas, je vieillis”
Biographie de Robert Hirsch
Après
avoir décroché le premier prix du conservatoire en 1948, Robert Hirsch
entre à la Comédie-Française. Il en sera sociétaire en 1952. Il a débuté
avec le théâtre et celui-ci restera le grand amour du comédien. Dès sa
sortie du conservatoire il enchaîne de nombreuses pièces et beaucoup de
classique comme Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand ou encore Les Précieuses ridicules de Molière. En 1951, il embrasse une carrière au cinéma dans Le Dindon de Claude Barma. On le voit aussi dans Si Versailles m'étaient conté...
de Sacha Guitry en 1953, mais la principale activité d'Hirsch reste le
théâtre. Il est dirigé par Jean Meyer dans plusieurs pièces ainsi que
par Jacques Charon dans Comme il vous plaira de Shakespeare.
Dans les années 1960, il tourne des comédies comme 'Les Cracks' ou
'Martin soldat' mais le succès n'est pas au rendez-vous. Hirsch reste un
homme de théâtre. C'est pour cette raison qu'il cesse d'apparaître dans
les longs métrages depuis les années 1970. Même ses rôles à la
Comédie-Française s'essoufflent un peu. Il la quitte en 1973. Toutefois,
il est dirigé par Maurice Béjart dans 'Le Molière imaginaire' en 1976
et continue le théâtre. A l'âge de 81 ans, il n'a toujours pas le goût
de la retraite et préfère vieillir sur scène. Il joue en effet dans la
pièce Le Gardien de Harold Pinter mise en scène par Didier Long. Une véritable cure de jouvence pour l'éternel comédien... Il décède à l'âge de 92 ans le 16 novembre 2017.
En octobre 2013, il reprenait Le Père de
Florian Zeller au théâtre Hébertot. Pour Armelle Héliot, il a ouvert sa
loge et son grand livre de souvenirs. Il y parlait de sa façon de
travailler, de ses rôles préférés. Retrouvez la dernière interview au Figaro de ce génie du jeu qui vient de s'éteindre à l'âge de 92 ans.
Une loge à fleur de plateau, côté jardin. Une loge classique. On est à Hébertot. Un théâtre que Robert Hirsch connaissait bien pour y avoir triomphé en compagnie de Clémentine Célarié dans La Serva amorosa de Goldoni en 2009-2010, avant une longue tournée. Théâtre qu'il avait retrouvé pour créer Le Père ,
pièce écrite pour lui par Florian Zeller. Hirsch y incarnait un certain
André. Un vieil homme qui ne nous était pas tout à fait étranger. Un
bonhomme égoïste et acariâtre, qui rabroue sa fille Anne (parfaite
Isabelle Gélinas), laquelle souhaite lui imposer une aide-soignante à
domicile. André n'en voit pas l'intérêt. La pièce avgait des airs de
tragi-comédie à la Max Linder, elle devait presque tout au jeu
prodigieux d'un vrai monstre sacré. Nous reprenons l'entretien que ce
géant du théâtre avait donné à Armelle Héliot.LE FIGARO. -Vous avez passé toute une longue saison avec André, un octogénaire peu sympathique. Lui trouvez-vous des excuses à force de le fréquenter?
N'est-ce pas vous, plutôt, que le public aime?
Non. Notre métier, c'est le personnage. Faire vivre le personnage, le défendre, c'est très intéressant. Et puis il ne s'agit pas de juger, mais de comprendre. André peut être émouvant parce qu'il est parvenu à ce moment de la vie où l'on devient aussi vulnérable qu'un enfant. Ce qui est beau dans la pièce, c'est que ce sujet très grave parvient à faire beaucoup rire.
Pensez-vous que le fait qu'André souffre de la maladie d'Alzheimer touche les spectateurs?
Oui. Bien sûr. Souvent les directeurs craignent les pièces qui reposent sur des thématiques graves. Je dois dire que j'ai reçu de nombreuses lettres de personnes qui sont concernées. Je sais que je touche à quelque chose de très grave. Mais je ne me suis pas préoccupé de savoir comment vit un malade d'Alzheimer, j'aurais trouvé cela indiscret, déplacé.
«De mon long chemin, je retiens tout ! Les rencontres avec les personnages comme avec les camarades, le travail, les tournées, la vie, les fous rires, les férocités des uns, les vanités des autres!»
Si j'avais un secret, ce serait le travail! J'apprends en lisant à voix haute, en cachant une partie de la page avec une carte postale, ligne à ligne. Il faut arriver au point où le corps lui-même sait le texte. Et j'ai une mémoire très visuelle: lorsque j'ai une hésitation, je vois littéralement la page. Je me dis, c'est là, en haut à gauche.
Vous est-il arrivé de «rendre un rôle», de renoncer?
Oh oui! J'ai quitté le Ruy Blas d'Hugo monté par Raymond Rouleau. J'étais Don César de Bazan. Un jour, n'y tenant plus, je suis parti aux toilettes et je ne suis jamais revenu. J'ai croisé Jean Piat et je lui ai dit: «Tu ne veux pas reprendre?»
Depuis 1948 et votre entrée au Français, vous n'avez jamais arrêté? Que retient-on d'un tel chemin?
Tout! Les rencontres avec les personnages comme avec les camarades, le travail, les tournées, la vie, les fous rires, les férocités des uns, les vanités des autres! J'ai eu la chance de connaître les grandes heures de la Comédie-Française et vingt-cinq ans durant cela a été pour moi un pur bonheur. Mais j'ai aimé aussi le travail avec Jean Vilar ou Georges Wilson et tout ce que j'entreprends depuis quelques années, avec de jeunes metteurs en scène et de jeunes partenaires. Dans Le Père, j'ai la chance d'avoir près de moi Isabelle Gélinas, une personne de très grande qualité, avec son beau regard bleu, son élégance.
Avez-vous un regret, vous qui avez joué tant de personnages différents?
J'aurais adoré jouer Puck dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. La pièce est merveilleuse et cet elfe malicieux me ravit. Dans le film de Reinhardt et Deterle, c'est Mickey Rooney qui l'incarne. C'est un rêve!
La rédaction vous conseille
lundi 13 novembre 2017
Horloge biologique : quitte à se blesser, mieux vaut que cela arrive la journée
LE SAVIEZ-VOUS ? - Selon une récente étude, les plaies et brûlures
de jour ont une particularité non négligeable par rapport à celles de
nuit : elles cicatrisent plus vite. Cette découverte, qui résulte du
rythme circadien, pourrait donner lieu à des applications dans les blocs
opératoires, ainsi qu'à la mise au point de nouveaux traitements .
Explications.
La rédaction de LCI
Les
blessures sont rarement prévisibles, certes. Mais sachez, que si vous
vous coupez ou vous brûlez la journée, vous êtes en quelque sorte
"chanceux." En effet, les plaies qui surviennent de jour guérissent
beaucoup plus vite que celles de nuit, révèle une récente étude
britannique qui démontre l'importance de l'horloge biologique dans le
processus de cicatrisation. Publiés le 8 novembre dans la revue médicale
américaine Science Translational Medicine,
les travaux de chercheurs du laboratoire de biologie moléculaire à
Cambridge au Royaume-Uni, sont les premiers à montrer comment le rythme
circadien agit sur les cellules de la peau pour la guérison. Ce dernier
régule quasiment toutes les cellules de l'organisme humain selon des
cycles de 24 heures déterminant pour de nombreux processus biologiques,
tels que le sommeil, la sécrétion hormonale et le métabolisme.
Des tests effectués en laboratoire sur des cellules de peau humaine, des fibroblastes et des kératinocytes (qui forment la partie superficielle de l'épiderme) ainsi que sur des souris, ont montré que pendant le cycle diurne de l'horloge biologique, les blessures guérissent presque deux fois plus rapidement. Pour le professeur John O'Neill, du laboratoire de Cambridge, ce phénomène "pourrait indiquer que l'organisme humain a évolué pour accélérer la guérison pendant le jour, une période où le risque de blessures est beaucoup plus élevé".
Des tests effectués en laboratoire sur des cellules de peau humaine, des fibroblastes et des kératinocytes (qui forment la partie superficielle de l'épiderme) ainsi que sur des souris, ont montré que pendant le cycle diurne de l'horloge biologique, les blessures guérissent presque deux fois plus rapidement. Pour le professeur John O'Neill, du laboratoire de Cambridge, ce phénomène "pourrait indiquer que l'organisme humain a évolué pour accélérer la guérison pendant le jour, une période où le risque de blessures est beaucoup plus élevé".
Les brûlures de nuit 60% plus longues à guérir
Le
même phénomène a été observé avec des brûlures chez des humains en
analysant les dossiers médicaux de 118 patients qui avaient été brûlés,
provenant des grands centres de soins aux brûlés en Angleterre et au
Pays de Galles. Ainsi, des brûlures prennent en moyenne 60% plus de
temps pour guérir si elles se produisent la nuit, entre 20 heures et 8
heures. Leur guérison a mis 28 jours en moyenne, comparativement à 17
jours seulement si elles se sont produites pendant la journée entre 8
heures et 20 heures, précisent les chercheurs.
mardi 31 octobre 2017
dimanche 22 octobre 2017
Paris, 22 oct 2017 - Louis Viannet, mort dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 84 ans, a durant ses années à la tête de la CGT de 1992 à 1999 amorcé la rénovation du premier syndicat français et initié sa prise de distance avec le PCF.
Paris, 22 oct 2017 - Louis Viannet, mort dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 84 ans, a durant ses années à la tête de la CGT de 1992 à 1999 amorcé la rénovation du premier syndicat français et initié sa prise de distance avec le PCF.
mercredi 11 octobre 2017
DISPARITION -
- Né le
- Décédé le
En représentation sur scène
comme dans la vie, l'acteur, mort dans la nuit du 8 au 9 octobre,
ciselait ses prises de parole. Florilèges de ses bons mots et de ses
«saillies drolatiques» à propos de la politique, des acteurs et metteurs
en scènes, de ses dépressions, de l'âge...
Le Figaro a rencontré à deux reprises en 2013 Jean Rochefort, mort dans la nuit du 8 au 9 octobre. En février pour la sortie de L'Artiste et son modèle, son avant-avant dernier long-métrage (hors doublage), et en octobre pour la sortie de son livre, Ce genre de choses.
En chemin, l'acteur de 87 ans avait devisé avec son habituelle vivacité
d'esprit et sa diction impeccable sur des sujets extrêmement
différents. Toujours drôle ou touchant, Jean Rochefort raconte à sa
manière le vieillissement, la politique, son métier d'acteur, les
acteurs, les metteurs en scène, les Césars et, détail moins connu du
personnage, ses dépressions carabinées.● Rochefort et l'âge: «Je me suis dit que c'était la fin»
«Depuis quelque temps, je suis littéralement accablé et presque humilié de recevoir des scénarios du genre Papy part en vacances ou Papy fait un hold-up avec sa bande de vieillards. J'en ai souffert», confie-t-il au Figaro en 2013 en menaçant d'arrêter le cinéma. «C'est mieux d'être ambitieux en étant nonagénaire que l'inverse!», lance-t-il, alors qu'il n'a que 82 ans au moment de l'entretien. «Ah, oui. Je suis octogénaire! Se tromper de décennie, c'est certainement l'espoir de vivre encore dix ans», s'amuse-t-il.Il ne redevient sérieux qu'au moment d'évoquer la mort. En a-t-il peur? «Cela dépend des moments, glisse-t-il. L'autre jour, me sentant mal, je me suis surpris à avoir très peur pendant trente minutes. Je me suis dit que c'était la fin». La fin devra attendre encore quelques années. «Mon côté rural me souffle que c'est dans l'ordre des choses, philosophe-t-il. Je ne voudrais en aucun cas devenir un vieillard dépendant. Plutôt mourir que d'être assisté.»
● Rochefort et la politique: «Mai-68? Une révolution mondaine»
En politique, Jean Rochefort ne se fait pas beaucoup d'illusions: «Je suis embêté lorsqu'un Président, quel qu'il soit, se retrouve avec la majorité au Sénat et à l'Assemblée. À ce moment-là, la tentation du dictateur devient plausible.» Il avoue avoir «commencé à être très inquiet» avec Mitterrand. «Son côté littéraire et esthète ne m'a pas trompé». Lorsque notre confrère lui demande si les présidents sont de bons comédiens? «Pour être bon comédien, il faut être sincère. Politique et sincérité ne vont pas ensemble».Où se positionnait-il sur l'échiquier? «Je suis de droite avec une conscience sociale. Tout ce qui est étatique, administratif me terrorise. Cela remonte à un tournage de plusieurs mois en URSS de Vingt mille lieues sur la terre, de Marcello Pagliero. Mon ego était tellement turgescent que je n'ai pas jugé bon de lire le scénario. C'était en 1959, sous Khrouchtchev, et c'était l'horreur. Quand je suis rentré en France et que j'ai essayé de convaincre la rive gauche et le café de Flore que l'Union soviétique, c'était l'enfer, personne ne m'a cru. C'était aller contre les idéaux d'une certaine intelligentsia française. Mais moi, j'avais un copain, qui, pour avoir chanté une chanson contre Staline, avait fait vingt ans de goulag.»
Il gardait assez logiquement un très mauvais souvenir de Mai-68 qu'il étrille avec précision: «Une révolution mondaine dans laquelle il n'y avait aucune classe ouvrière puisque les Russes avaient interdit aux communistes d'y participer. J'étais prodigieusement navré de voir que tout le monde se trompait à ce point, et rêvait d'un système qui était en réalité un enfer.»
● Rochefort et les réalisateurs: «Patrice Leconte croyait tout savoir et il ne savait rien»
Avec Yves Robert, Philippe de Broca ou encore Alain Cavalier, «l'osmose a été totale». «Le tournage d'Un étrange voyage avec Alain Cavalier fait partie de mes meilleurs souvenirs», avouait celui qui avait tourné dans 160 films et séries. Mais Patrice Leconte restait celui qui lui avait offert ses «plus grands rôles». Pourtant, il commence par le bouder après le tournage de Les Vécés étaient fermés de l'intérieur. «Il avait 23 ans, croyait tout savoir et ne savait rien. Le tournage a été très heurté.» Puis il change d'avis. «J'ai vu Monsieur Hire, avec Michel Blanc, et j'ai trouvé ça intéressant. Il avait fait des progrès. Enfin, il était impossible de résister au scénario magnifique de Tandem. Je l'ai revu dernièrement, et c'est un grand film, tout comme Le Mari de la coiffeuse. Pour Ridicule, il y avait cette langue du XVIIIe que j'aime tellement. Un délice».● Rochefort et ses copains acteurs: «Belmondo, c'était Marlon Brando qui arrivait chez nous»
Il faut l'imaginer, cette promotion du Conservatoire dans laquelle Jean Rochefort a fait ses gammes. «Avec Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo, Philippe Noiret, Bruno Cremer, Claude Rich, Annie Girardot, j'ai trouvé la promotion idéale», se remémore-t-il. Belmondo devient la grande star de toute la bande du conservatoire. «Jean-Paul, c'était Marlon Brando qui arrivait chez nous», explique-t-il. Mais pour Jean Rochefort, impossible d'être jaloux: «Le simple fait de vivre, d'avoir des amis et de se dire “on va peut-être faire des choses passionnantes” nous empêchait d'être jaloux puisque nous n'avions aucune autre ambition que d'être sur une scène et jouer. Nous montions sur scène, disions nos cinq répliques et nous étions fous de bonheur. Cela nous suffisait, ça, et rester copains».Autre rencontre marquante: celle avec Jean-Pierre Marielle: «Je suis au Conservatoire, mais je fais en même temps mon service militaire. Durant une permission, je me rends en uniforme à l'école de la rue Blanche, Institut national d'art dramatique. Marielle jouait Néron. Au milieu des autres élèves, il était extraordinaire d'aisance et de talent. Après la présentation, je me suis présenté et lui ai dit mon compliment. Le soir même, il dîne chez ses parents et dit à son père: «Papa, j'ai été félicité par un élève du Conservatoire qui est sergent-chef!» Après mon service, dix-huit mois plus tard, j'arrive au Conservatoire et je vois en haut de l'escalier Marielle, Belmondo, Cremer, Girardot. Je me suis dit alors: “On va bien s'amuser!”. Cette bande était la nouvelle vague du théâtre. Avec Jean-Pierre, une grande amitié est née, comme avec Belmondo».
L'amitié très vite se noue également avec Philippe Noiret. L'amitié d'une vie. «Philippe était un esthète de la vie. Même avec moi, il a toujours été très secret: il m'a avoué être malade cinq jours avant sa disparition. Il avait ce talent de la distance, tout en passant des heures et des heures chez les artisans: il adorait les regarder travailler. C'était aussi sa manière d'être un grand acteur, regarder les autres, puisque nous sommes là pour déglutir les classes sociales, les autres professions…».
● Rochefort et le métier d'acteur: «Gary Cooper au cinéma, c'était ça, la vraie vie»
Pourquoi être devenu acteur? «L'ennui provincial, atroce. C'est en allant voir, sous le crachin nantais, Gary Cooper au cinéma, que j'ai su que c'était ça, la vraie vie.» Il se souvient de son père, accablé par ses études qui l'envoient à Paris pour étudier la comptabilité. «J'ai passé la matinée à chercher l'école au 78, rue de Richelieu. En rentrant, je lui ai dit: “Papa, entre le 77 et le 79, le 78 n'existe pas.” J'ai pris une tarte.»Après le succès de Un éléphant, ça trompe énormément, d'Yves Robert et du Crabe-Tambour, de Pierre Schoendoerffer, sa carrière décolle dans les années 1970. «Je suis devenu présentable au regard du sexe féminin, alors qu'avant j'étais considéré comme un rigolo longiligne. Je n'étais certes pas un sex-symbol, mais je devenais crédible dans le contact buccal, en embrassant les femmes au cinéma».
● Rochefort et la dépression: «Je suis assez compétent en la matière»
Alors que tous ses copains sont admis au concours de sortie du Conservatoire, lui est recalé et déprime. «J'étais devenu dépressif à cause de cet échec et d'une épouse nymphomane. Quand on se marie à 22 ans, on a encore des illusions! Je me suis écroulé. Je ne pouvais en vouloir à aucun homme, ils étaient si nombreux!»À la sortie de son livre, des années plus tard, il confie à Libération que la dépression ne l'a jamais vraiment quitté. «Je suis assez compétent en la matière, répond-il pince-sans-rire. Cinq dépressions ces dix dernières années, couché sept à huit mois à chacune. C'est arrivé aprèsDon Quichotte [l'Homme qui a tué Don Quichotte, projet inabouti de Terry Gilliam lors duquel Rochefort a souffert de graves problèmes de dos]. Dépression suicidaire très violente. La seule joie de mes journées, c'était quand j'avais trouvé l'endroit pour me tuer. À ce moment-là, il faut faire très gaffe, ne pas rester seul.»
● Rochefort et les honneurs: «Les récompenses pour les acteurs, je n'y crois pas»
«Les récompenses pour les acteurs, je n'y crois pas. Je trouve que cela ne veut rien dire et que c'est un peu vain. Il y a une subjectivité énorme. Ce serait valable si on passait tous la même scène! Comme le disait mon ami Jean-Pierre Marielle, je ne suis pas un acteur de tombola. Une expression très jolie, non? J'en ai reçu un, entre autres, parce que mon personnage (le commandant dans Le Crabe-tambour de Pierre Schœndœrffer, NDLR) avait un cancer du poumon et le bras droit paralysé. Dans ce cas-là, si vous ratez le césar, recyclez-vous!».● Rochefort sur lui-même: «Le doute est un carburant nécessaire»
«Le jour où on est satisfait de soi-même, on est foutu. Le doute est un carburant nécessaire», explique le comédien, interrogé sur ses regrets. Il y a donc les regrets, sur lesquels il sera peu disert, et les joies, plus partagées. Celles de sa passion pour les chevaux qui lui fait dire que rien n'est plus merveilleux que de «regarder un poulain qui découvre la beauté d'une prairie au printemps». «Et tant pis si ça fait calendrier des Postes: il ne faut pas avoir honte d'être un imbécile quand on veut rester en vie», revendique-t-il. L'homme se veut également un éternel amoureux. «Je suis amoureux de l'état amoureux. La gent féminine ne m'est pas indifférente. Des amis homosexuels me poussent vers leur tendance, mais je résiste», évoque-t-il en riant. Mais il ne faut pas croire que l'acteur se sera entièrement livré. Parce que timide, Jean Rochefort est loin de s'être entièrement livré. Mais parce que poli, il n'aura refusé que peu de questions dans sa vie d'artiste. «À chaque fois que j'ai pu éviter de parler de moi, ce qui me semble la moindre des politesses, je l'ai fait, oui», expliquait-il. Fort heureusement, il laisse derrière lui quelques souvenirs partagés.mercredi 4 octobre 2017
Mort de Michel Jouvet, père du sommeil paradoxal et scientifique du rêve
La découverte en 1959 du "sommeil paradoxal", sorte de troisième état
du cerveau, avait ouvert la porte sur un domaine entièrement nouveau
puisque auparavant, seuls deux états étaient censés exister, le sommeil
et l'éveil.
Le prix Nobel de médecine décerné lundi a couronné un domaine de recherche proche de celui de Michel Jouvet: il a été attribué à trois généticiens américains spécialistes de l'horloge biologique et de l'adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit.
Michel Jouvet, qui a longtemps dirigé un laboratoire de l'Inserm à Lyon, "était toujours à l'affût des nouvelles recherches, même s'il était très fatigué depuis un an", a déclaré à l'AFP son fils, Philippe Jouvet.
Interne en neurologie à Lyon dans les années 50, il séjourne aux Etats-Unis pour se former et débute ses recherches sur le sommeil. Il étudie l'activité cérébrale d'animaux durant l'éveil et le sommeil, en leur plaçant des électrodes.
"Je me suis rapidement rendu compte qu'il y avait, à côté des phases de sommeil dit lent (déjà décrit), des périodes d'activité rapide qui ressemblaient à l'éveil alors que l'animal ne semblait pas éveillé", racontait-il au Point en 2014.
Cet état s'accompagne toutefois d'une absence de tonus musculaire: "c'était donc différent de l'éveil, malgré la présence de mouvements oculaires. C'est pourquoi j'ai parlé de sommeil paradoxal. Et on s'est très vite aperçu que cela correspondait au moment des rêves".
- Différents stades -
En 1961, il établit la classification du sommeil en différents stades: sommeil lent ("télencéphalique", caractérisé par des ondes lentes sur les tracés d'électroencéphalographie) et sommeil paradoxal ("rhombencéphalique"), durant lequel sont enregistrés des mouvements oculaires rapides (d'où son nom en anglais de REM-sleep, REM pour "rapid eye movements").
Ces mouvements oculaires rapides durant une phase bien précise du sommeil avaient été découverts dès 1953 par les Américains Nathaniel Kleitman et Eugene Aserinski, les précurseurs dans ce domaine. Michel Jouvet a marché dans leurs pas.
"Il a mis en évidence le fait que cet état était associé à une atonie musculaire et l'a différencié du sommeil lent en montrant que c'était un état en soi. Et c'est lui qui a nommé le sommeil paradoxal", a indiqué à l'AFP Pierre-Hervé Luppi, l'un de ses successeurs au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon.
"Au niveau mondial, il fait partie des très grands, des monuments (de la recherche sur le sommeil), avec Kleitman et Aserinsky et un autre Américain, William C. Dement", a-t-il poursuivi.
Michel Jouvet est également l'un des scientifiques à l'origine du concept de "mort cérébrale", dont il avait décrit les signes électroencéphalographiques en 1959.
Il avait par ailleurs découvert les propriétés anti-sommeil d'une molécule, le modafinil.
"Elle reste aujourd'hui la plus efficace pour traiter l'hypersomnie et la narcolepsie, deux pathologies du sommeil très invalidantes", rappelle l'Inserm sur son site internet.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal a "salué la mémoire de cet éminent scientifique qui aura fait avancer la science et rayonner la France".
Médaille d'or du CNRS, Michel Jouvet, qui aurait eu 92 ans le 16 novembre, avait publié plusieurs livres sur le sommeil et les rêves.
Natif de Lons-le-Saunier, cet ancien résistant dans les maquis du Jura avait quatre enfants et cinq petits-enfants.
Le prix Nobel de médecine décerné lundi a couronné un domaine de recherche proche de celui de Michel Jouvet: il a été attribué à trois généticiens américains spécialistes de l'horloge biologique et de l'adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit.
Michel Jouvet, qui a longtemps dirigé un laboratoire de l'Inserm à Lyon, "était toujours à l'affût des nouvelles recherches, même s'il était très fatigué depuis un an", a déclaré à l'AFP son fils, Philippe Jouvet.
Interne en neurologie à Lyon dans les années 50, il séjourne aux Etats-Unis pour se former et débute ses recherches sur le sommeil. Il étudie l'activité cérébrale d'animaux durant l'éveil et le sommeil, en leur plaçant des électrodes.
"Je me suis rapidement rendu compte qu'il y avait, à côté des phases de sommeil dit lent (déjà décrit), des périodes d'activité rapide qui ressemblaient à l'éveil alors que l'animal ne semblait pas éveillé", racontait-il au Point en 2014.
Cet état s'accompagne toutefois d'une absence de tonus musculaire: "c'était donc différent de l'éveil, malgré la présence de mouvements oculaires. C'est pourquoi j'ai parlé de sommeil paradoxal. Et on s'est très vite aperçu que cela correspondait au moment des rêves".
- Différents stades -
En 1961, il établit la classification du sommeil en différents stades: sommeil lent ("télencéphalique", caractérisé par des ondes lentes sur les tracés d'électroencéphalographie) et sommeil paradoxal ("rhombencéphalique"), durant lequel sont enregistrés des mouvements oculaires rapides (d'où son nom en anglais de REM-sleep, REM pour "rapid eye movements").
Ces mouvements oculaires rapides durant une phase bien précise du sommeil avaient été découverts dès 1953 par les Américains Nathaniel Kleitman et Eugene Aserinski, les précurseurs dans ce domaine. Michel Jouvet a marché dans leurs pas.
"Il a mis en évidence le fait que cet état était associé à une atonie musculaire et l'a différencié du sommeil lent en montrant que c'était un état en soi. Et c'est lui qui a nommé le sommeil paradoxal", a indiqué à l'AFP Pierre-Hervé Luppi, l'un de ses successeurs au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon.
"Au niveau mondial, il fait partie des très grands, des monuments (de la recherche sur le sommeil), avec Kleitman et Aserinsky et un autre Américain, William C. Dement", a-t-il poursuivi.
Michel Jouvet est également l'un des scientifiques à l'origine du concept de "mort cérébrale", dont il avait décrit les signes électroencéphalographiques en 1959.
Il avait par ailleurs découvert les propriétés anti-sommeil d'une molécule, le modafinil.
"Elle reste aujourd'hui la plus efficace pour traiter l'hypersomnie et la narcolepsie, deux pathologies du sommeil très invalidantes", rappelle l'Inserm sur son site internet.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal a "salué la mémoire de cet éminent scientifique qui aura fait avancer la science et rayonner la France".
Médaille d'or du CNRS, Michel Jouvet, qui aurait eu 92 ans le 16 novembre, avait publié plusieurs livres sur le sommeil et les rêves.
Natif de Lons-le-Saunier, cet ancien résistant dans les maquis du Jura avait quatre enfants et cinq petits-enfants.
mardi 3 octobre 2017
DISPARITION
- Avec le decès à 83 ans de
Jalal Talabani, artisan inlassable de l'unité nationale, l'Irak perd un
avocat, un médiateur et une partie de son histoire.
On l'appelait Mam Jalal, «Oncle Jalal» en kurde, sa
langue natale. Ce surnom lui allait bien. Rond et affable, le président
irakien, Jalal Talabani, 83 ans, était réputé pour son amabilité, la
qualité de sa table et celle de sa bibliothèque. Il était amateur de
poésie, de bons vins et de cigares. Il parlait aussi bien, outre le
kurde, l'arabe, l'anglais et le farsi, et même un peu de français. Jalal
Talabani faisait figure de rassembleur. L'Irak en avait bien besoin
quand le Parlement l'a élu en 2005, quand le pays essayait de se
reconstruire après plus de trois décennies de dictature. Une histoire de sang, de fureur et de traîtrises. Dans ce pays, peut-être le plus violent du Moyen-Orient, le pouvoir ne se gagne pas dans un fauteuil, et on ne devient pas «oncle» seulement à coups de fourchette. Ce surnom, d'abord gage de respect pour les politiciens-combattants charismatiques, Jalal Talabani l'avait obtenu jeune, l'avait consolidé les armes à la main, et l'avait conservé en ne s'interdisant aucune manœuvre pour atteindre ses objectifs. Avant de se réincarner en arbitre débonnaire, le président avait suivi un chemin plutôt sinueux.
Né en 1934 dans une famille sans prestige tribal de Koysandjak, un village du Kurdistan irakien, il se politise rapidement au cours de ses études de droit à Bagdad. Le jeune Talabani s'engage dans le mouvement nationaliste incarné par Moustapha Barzani, le dirigeant du Parti démocrate du Kurdistan (PDK). À 20 ans, il intègre le comité central de cette formation à tendance marxiste. Bon orateur, il devient vite populaire. Étape classique d'un parcours de jeune ambitieux, il épouse la fille du secrétaire général, Ibrahim Ahmad.
C'est avec son beau-père qu'il fait sécession. Le tandem Ahmad-Talabani ne recule devant aucun moyen, pas même l'alliance avec le diable. Les dissidents du PDK choisissent le camp de Bagdad dans la guerre qui oppose Moustapha Barzani, rentré de son exil à Moscou, avec le pouvoir central. Entre 1966 et 1970, les combattants de la faction Talabani-Ahmad se transforment en armée auxiliaire du régime, qui tombera en 1968 aux mains du Baas, le parti du futur tyran Saddam Hussein. Mais en Orient, la réconciliation peut suivre rapidement la trahison. Moustapha Barzani passe un accord d'autonomie avec Bagdad, et Jalal Talabani rejoint le PDK. Il est envoyé représenter le parti à Beyrouth et à Damas, où il gagne ses galons de diplomate.
Il reprend la kalachnikov en 1975, cette fois contre le pouvoir. C'est alors qu'il renforce son prestige militaire. La geste kurde raconte que Talabani résista jusqu'au bout contre l'armée, avec une poignée de combattants, dont sa femme.
La politique du pire
Il tire les dividendes de son statut de héros en formant son propre parti, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK). Commence une nouvelle période de lutte fratricide et de renversements d'alliances. Réconciliés contre Saddam à la fin des années 1980, quand le dictateur gaze des milliers de Kurdes, les deux partis s'affronteront de nouveau après la première guerre du Golfe. Il s'agit maintenant de savoir qui prendra le contrôle du Kurdistan irakien, protégé par les États-Unis. L'UPK ou le PDK, maintenant dirigé par Massoud Barzani, le fils de Moustapha? Jalal Talabani choisit encore la politique du pire. Il rejoint Saddam Hussein... La guerre civile kurde reprend. Elle ne s'achèvera qu'en 2003, à la chute du dictateur.De nouveau réconciliés, les deux rivaux se sont partagé les tâches. À Talabani la présidence de tout l'Irak, à Barzani la direction du Kurdistan irakien. Les différends n'étaient pas résolus. Jalal Talabani prêchait l'unité, Massoud Barzani s'émancipe de plus en plus, dans une ambiance de conflit larvé avec le gouvernement.Quelques jours avant sa disparition, son rival de toujours a déclenché le processus d'indépendance du Kurdistan. Jamais remis d'une attaque cardiaque en 2012, plongé dans un état quasi végétatif, l'Oncle Jalal n'était plus là pour tenter une nouvelle pirouette.
(http://www.lefigaro.fr/international/2017/10/03/01003-20171003ARTFIG00190-jalal-talabani-ancien-president-irakien-est-mort.php)
lundi 25 septembre 2017
La doyenne des comédiennes Gisèle Casadesus est morte
http://www.lefigaro.fr/theatre/2017/09/25/03003-20170925ARTFIG00018-l-actrice-gisele-casadesus-est-morte.php
Née le 14 juin 1914 de parents musiciens, Gisèle Casadesus aimait à raconter qu'elle avait appris les notes avant les lettres, découvert le théâtre grâce à l'opérette, car son père dirigeait la Gaîté lyrique.
» Lire aussi une interview de 2014 pour ses 100 ans - Gisèle Casadesus: «Une longue vie, ça passe vite!»
400e sociétaire de Molière, elle avait été engagée à la Comédie-Française à vingt ans, en 1934 après avoir reçu le premier prix de comédie au Conservatoire d'art dramatique de Paris. Elle conservait chez elle l'affiche du Barbier de Séville, de Beaumarchais, qui l'avait vue débuter dans le rôle de Rosine. Gisèle Casadesus y passe trente ans, avec un emploi qui évolua de l'ingénue et jeune première du répertoire à la soubrette de Marivaux et à la jeune femme piquante de Feydeau. Sous la direction de Jacques Copeau, elle a créé notamment Asmodée, (dans le rôle d'Emmanuelle) la première pièce de François Mauriac. Ce qui lui vaudra d'être nommée sociétaire du Français en 1939
Après son départ du Français, elle joua sur d'autres scènes Anouilh, Ionesco, Roussin, Beckett. En 1995, elle décide de faire ses adieux à la scène avec Savannah Bay de Marguerite Duras qu'elle présente avec sa fille Martine Pascal, mais le public plébiscite la pièce. En 2004, à la demande de Bernard Murat et de sa famille chérie, elle remonte sur les planches pour À chacun sa vérité, de Pirandello, qu'elle avait déjà joué, en 1962, au Français, ce qui lui valut un Molière d'honneur.
Sociétaire honoraire de la
Comédie-Française, la pétillante comédienne est décédée dimanche à l'âge
de 103 ans. Au théâtre, l'actrice s'est essayé à tous les registres de
Marivaux à Ionesco avant de partager les plateaux de cinéma avec Jean
Marais, Raimu, Jean Gabin et même Gérard Depardieu.
La butte Montmartre est en deuil. Gisèle Casadesus a rejoint son ami Jean-Louis Barrault qui
habitait comme elle, ce quartier parisien. La doyenne des comédiennes
françaises, Gisèle Casadesus, est décédée dimanche à l'âge de 103 ans, a
annoncé sa famille. «Entourée de l'amour de ses proches, [elle] s'est
éteinte paisiblement ce 24 septembre en son domicile parisien», déclare
son fils, le chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus.Née le 14 juin 1914 de parents musiciens, Gisèle Casadesus aimait à raconter qu'elle avait appris les notes avant les lettres, découvert le théâtre grâce à l'opérette, car son père dirigeait la Gaîté lyrique.
400e sociétaire de Molière, elle avait été engagée à la Comédie-Française à vingt ans, en 1934 après avoir reçu le premier prix de comédie au Conservatoire d'art dramatique de Paris. Elle conservait chez elle l'affiche du Barbier de Séville, de Beaumarchais, qui l'avait vue débuter dans le rôle de Rosine. Gisèle Casadesus y passe trente ans, avec un emploi qui évolua de l'ingénue et jeune première du répertoire à la soubrette de Marivaux et à la jeune femme piquante de Feydeau. Sous la direction de Jacques Copeau, elle a créé notamment Asmodée, (dans le rôle d'Emmanuelle) la première pièce de François Mauriac. Ce qui lui vaudra d'être nommée sociétaire du Français en 1939
Après son départ du Français, elle joua sur d'autres scènes Anouilh, Ionesco, Roussin, Beckett. En 1995, elle décide de faire ses adieux à la scène avec Savannah Bay de Marguerite Duras qu'elle présente avec sa fille Martine Pascal, mais le public plébiscite la pièce. En 2004, à la demande de Bernard Murat et de sa famille chérie, elle remonte sur les planches pour À chacun sa vérité, de Pirandello, qu'elle avait déjà joué, en 1962, au Français, ce qui lui valut un Molière d'honneur.
mardi 8 août 2017
Mort tragique de l'écrivain Gonzague Saint Bris
DISPARITION - Âgé de 69 ans, il
est décédé brutalement le 8 août dans un accident de la route. Il laisse
une cinquantaine d'ouvrages, principalement des biographies
historiques.
L'écrivain
et journaliste Gonzague Saint Bris est décédé cette nuit du 7 au 8 août
dans un accident de la route en Normandie près de Pont-l'Évêque.
L'information a été annoncée par Le Pointet confirmée par la gendarmerie de Pont-L'Évêque au Figaro.
Le petit monde culturel français est frappé de stupéfaction face à la
disparition brutale de cette figure omniprésente, silhouette
reconnaissable à ses cheveux longs d'éternel romantique, qui animait la
vie littéraire. Dans une vingtaine de jours doit se tenir la manifestation ouvrant le bal de la rentrée littéraire, la 22e édition du festival La Forêt des livres, qu'il avait créé dans le village de Touraine, près de Loches, où il avait vu le jour le 26 janvier 1948. Une «forêt des livres» qu'il a contribué lui-même à peupler en n'écrivant pas moins d'une cinquantaine d'ouvrages, principalement sur l'Histoire et ses grands personnages, sa passion de toujours. On peut citer celles sur Léonard de Vinci, François 1er, Desaix ou encore Alfred de Vigny.
Écrivain médiatique, journaliste charismatique, aristocrate de nature mondaine, Gonzague Saint Bris est le fils du diplomate Hubert Saint Bris et d'Agnès Mame, elle-même descendante de Louis Mame, premier éditeur de la Comédie Humaine. Il est le deuxième d'une famille de huit enfants élevés au Clos Lucé en Touraine, la maison d'enfance de François Ier qui y logea un Léonard de Vinci vieillissant mais encore très actif. La propriété évocatrice, qui accueille aujourd'hui un nombre impressionnant de visiteurs venus du monde entier, en témoigne.
Un goût pour les grands personnages et les hauts faits
Cette enfance passée aux côtés des fantômes de l'Histoire a sans aucun doute fait éclore chez lui un goût pour les grands personnages et les hauts faits. Aux guerres et aux tourments du passé, il préférait la petite histoire, les secrets d'alcôves et les grandes passions amoureuses des puissants mais aussi les destins brisés qu'il savait raconter avec un goût certain, une pointe d'insolence et un sens affirmé de la vulgarisation.À côté de l'image de l'écrivain germanopratin qu'intronisa le jeune homme beau dans les années 70, et à celle de l'écrivain ambitieux qui échoua par trois fois ces dernières années à entrer à l'Académie française, on retiendra aussi l'image d'un homme secret sachant cacher ses failles. Il les avait dévoilées dans son livre le plus personnel, Les Vieillards de Brighton (Grasset), paru en 2002 pour lequel il avait reçu le prix Interallié. Il y racontait une enfance qui ne fut pas si heureuse que le laisse supposer le charmant tableau de la famille qui possède et gère toujours le Clos Lucé.
A l'âge de cinq ans, à la suite d'une dispute avec son frère, son père le punit en l'envoyant un an pensionnaire dans un asile de vieillards du sud de l'Angleterre. «Je pénétrai dès lors dans la race des enterrés», expliqua-t-il au moment de la sortie de cet ouvrage qui narre la plongée effarante du garçonnet dans un univers sombre et halluciné. En 2007, il déclarait au magazine VSD: «Ma mère a eu sept garçons et une fille, et moi je n'ai eu qu'un désir: être un enfant unique. Vous comprenez dès lors pourquoi je cherche tant à me singulariser».
L'aventure des radios libres
Gonzague Saint Bris fut aussi un journaliste et chroniqueur infatigable, débutant à la République du Centre Ouest d'abord avant de rejoindre la presse nationale dont Le Figaro mais il fut également chroniqueur pour Elle ou Paris Match et directeur du magazine Femmes dont il fit un succès. Volontiers touche à tout, cet autodidacte gourmand contribua à l'aventure des radios libres et certains se souviennent avec émotion de ses qualités d'animateur sur la radio Europe 1 à la fin des années 1970, en particulier de l'émission «La ligne ouverte», où il recueillait la parole des auditeurs dans une remarquable ambiance d'écoute fraternelle.Son dernier livre, Les Aristocrates rebelles, paraîtra fin août aux Arènes. Il est dédié à ses grands-parents paternels, morts en déportation pour faits de résistance.
http://www.vinci-closluce.com/fr
mardi 23 mai 2017
samedi 6 mai 2017
Le peintre allemand A.R. Penck, dont l'oeuvre trouve son inspiration dans la peinture des cavernes et l'art brut, est mort mardi à Zurich à 77 ans, a annoncé jeudi à Paris la Fondation Maeght, qui présente actuellement une rétrospective de son travail.
http://culturebox.francetvinfo.fr/arts/peinture/deces-de-l-artiste-allemand-ar-penck-255843
Né à Dresde en 1939, Penck, de son vrai nom Ralf Winkler, "se réinventa et réinventa son art, comme s'il s'agissait d'être au commencement de la peinture, au commencement de nouvelles formes et de nouveaux langages, à la fois immémoriaux et inédits", écrit la fondation dans un communiqué. Elle salue un "artiste majeur du XXe siècle" qui "vécut à travers différents personnages plusieurs vies".Né à Dresde en 1939, Penck, de son vrai nom Ralf Winkler, "se réinventa et réinventa son art, comme s'il s'agissait d'être au commencement de la peinture, au commencement de nouvelles formes et de nouveaux langages, à la fois immémoriaux et inédits", écrit la fondation dans un communiqué. Elle salue un "artiste majeur du XXe siècle" qui "vécut à travers différents personnages plusieurs vies".
Né à Dresde en 1939, Penck, de son vrai nom Ralf Winkler, "se réinventa et réinventa son art, comme s'il s'agissait d'être au commencement de la peinture, au commencement de nouvelles formes et de nouveaux langages, à la fois immémoriaux et inédits", écrit la fondation dans un communiqué. Elle salue un "artiste majeur du XXe siècle" qui "vécut à travers différents personnages plusieurs vies".Né à Dresde en 1939, Penck, de son vrai nom Ralf Winkler, "se réinventa et réinventa son art, comme s'il s'agissait d'être au commencement de la peinture, au commencement de nouvelles formes et de nouveaux langages, à la fois immémoriaux et inédits", écrit la fondation dans un communiqué. Elle salue un "artiste majeur du XXe siècle" qui "vécut à travers différents personnages plusieurs vies".
jeudi 4 mai 2017
L'acteur de Louis la Brocante, Victor Lanoux, est décédé des suites d'un
accident vasculaire cérébral (AVC) dans la nuit de mercredi à jeudi 3
mai. Un choc pour ses proches et pour tous ses admirateurs, d'autant
qu'il s'était battu avec succès contre de graves problèmes de santé
pendant près de 10 ans.
En 2007, il doit être opéré de l’aorte mais fait un AVC juste avant d’être hospitalisé. Puis, pendant l’opération, le chirurgien commet une erreur médicale qui le laissera paraplégique. Lorsqu’il se réveille, les médecins lui annoncent qu’il ne pourra plus jamais remarcher. Un coup dur terrible pour le comédien. Heureusement, le soutien infaillible de sa compagne Véronique l’aide à garder espoir. « Sa présence, sa force, son dynamisme, m’ont aidé à surmonter les instants de découragement pendant ma longue rééducation, avait-il expliqué en 2014 dans une interview à Gala. Quand le chirurgien nous a annoncé que je resterai paralysé, Véronique lui a répondu : ‘Non, il va s’en sortir’. »
Alors que personne n’y croyait, Victor Lanoux, à force de persévérance et grâce à la détermination de Véronique, va peu à peu retrouver la mobilité. « Tout doucement, j’ai commencé à remuer les orteils, un pied, puis une jambe. C’était gagné ! » avait-il confié à Gala. Un véritable miracle, qui lui permet de retrouver les plateaux de tournage environ deux ans après le drame, en 2009. Entre-temps, Véronique lui a demandé de l’épouser, et il a accepté avec joie. Leur amour l’aide à tenir bon.
Mais le répit est de courte durée. Rapidement, Victor Lanoux doit de nouveau être opéré. Le couple doit alors tout reprendre depuis le début, et croire de nouveau en une lente et minutieuse rééducation. Sauf que cette fois-ci, la douleur est insupportable. L’acteur songe même à en finir, pour ne plus souffrir. Il s’arme d’un fusil, s’avance vers son jardin… « Sur le chemin, je faisais des pauses sur différents fauteuils, et je posais le fusil à côté de moi. A un moment donné, je me suis relevé sans le fusil », avait-il raconté, ému, sur le plateau de Salut les Terriens en 2014. Depuis deux ou trois ans, Victor Lanoux semblait avoir retrouver paix et sérénité, au côté de sa femme adorée… Jusqu’à cet ultime accident cérébral, qui l’a laissé dans un coma pendant plusieurs jours, et auquel il n’a pas survécu.
En 2007, il doit être opéré de l’aorte mais fait un AVC juste avant d’être hospitalisé. Puis, pendant l’opération, le chirurgien commet une erreur médicale qui le laissera paraplégique. Lorsqu’il se réveille, les médecins lui annoncent qu’il ne pourra plus jamais remarcher. Un coup dur terrible pour le comédien. Heureusement, le soutien infaillible de sa compagne Véronique l’aide à garder espoir. « Sa présence, sa force, son dynamisme, m’ont aidé à surmonter les instants de découragement pendant ma longue rééducation, avait-il expliqué en 2014 dans une interview à Gala. Quand le chirurgien nous a annoncé que je resterai paralysé, Véronique lui a répondu : ‘Non, il va s’en sortir’. »
Alors que personne n’y croyait, Victor Lanoux, à force de persévérance et grâce à la détermination de Véronique, va peu à peu retrouver la mobilité. « Tout doucement, j’ai commencé à remuer les orteils, un pied, puis une jambe. C’était gagné ! » avait-il confié à Gala. Un véritable miracle, qui lui permet de retrouver les plateaux de tournage environ deux ans après le drame, en 2009. Entre-temps, Véronique lui a demandé de l’épouser, et il a accepté avec joie. Leur amour l’aide à tenir bon.
Mais le répit est de courte durée. Rapidement, Victor Lanoux doit de nouveau être opéré. Le couple doit alors tout reprendre depuis le début, et croire de nouveau en une lente et minutieuse rééducation. Sauf que cette fois-ci, la douleur est insupportable. L’acteur songe même à en finir, pour ne plus souffrir. Il s’arme d’un fusil, s’avance vers son jardin… « Sur le chemin, je faisais des pauses sur différents fauteuils, et je posais le fusil à côté de moi. A un moment donné, je me suis relevé sans le fusil », avait-il raconté, ému, sur le plateau de Salut les Terriens en 2014. Depuis deux ou trois ans, Victor Lanoux semblait avoir retrouver paix et sérénité, au côté de sa femme adorée… Jusqu’à cet ultime accident cérébral, qui l’a laissé dans un coma pendant plusieurs jours, et auquel il n’a pas survécu.
dimanche 9 avril 2017
Habib Bourguiba


Avocat formé en France dans les années 1920, il revient en Tunisie pour militer dans les milieux nationalistes. En 1934, à l’âge de 31 ans, il fonde le Néo-Destour, fer-de-lance du mouvement pour l’indépendance de la Tunisie.
Plusieurs fois arrêté et exilé par les autorités du protectorat français, il choisit de négocier avec la Quatrième République, tout en faisant pression sur elle, pour atteindre son objectif. Une fois l’indépendance obtenue le , il contribue à mettre fin à la monarchie et à proclamer la République, dont il prend la tête en tant que premier président le .
Dès lors, il s’emploie à mettre sur pied un État moderne. Parmi les priorités de son action politique figurent le développement de l’éducation, la réduction des inégalités entre hommes et femmes, le développement économique et une politique étrangère équilibrée, ce qui en fait une exception parmi les dirigeants arabes. Ceci n’empêche pas le développement d’un culte de la personnalité autour de sa personne — il porte alors le titre de « Combattant suprême » — et l’instauration d’un régime de parti unique pendant une vingtaine d’années. La fin de sa présidence, marquée par sa santé déclinante, la montée du clientélisme et de l’islamisme, se conclut par sa destitution, le , à l’initiative de son Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali.
Installé après sa destitution dans une résidence à Monastir, il meurt le et repose dans le mausolée qu’il s’était fait construire.
dimanche 2 avril 2017
Décès du poète russe Evtouchenko, figure de l'époque du dégel en URSS
Moscou - Le poète russe Evgueni Evtouchenko, figure emblématique de l'époque du dégel en Union soviétique, est décédé samedi à 84 ans aux États-Unis, a indiqué son épouse Maria Novikova à l'agence de presse publique russe RIA Novosti.
"Il est décédé il y a quelques minutes, entouré de ses proches, paisiblement", a déclaré Mme Novikova depuis les États-Unis.Evgueni Evtouchenko a été un symbole du non-conformisme pendant le court dégel post-stalinien de Nikita Khrouchtchev au début des années 1960, avant de devenir un soutien loyal et un privilégié du régime jusqu'à la chute de l'URSS.
"Evtouchenko était un grand poète, son héritage est une partie intégrante de la culture russe", a déclaré M. Peskov, cité par RIA Novosti.
"Ses poèmes trouvaient écho dans les cœurs des millions de personnes", a souligné pour sa part le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, cité par l'agence, en estimant que c'était un "homme qui se souciait du sort de son pays et du monde entier, croyait en la bonté et cherchait la justice".
"Evtouchenko était une légende (...), qui vivait selon sa propre formule: un poète en Russie, c'est plus qu'un poète", a déclaré Natalia Soljenitsyne, veuve de l'écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne, à la chaîne publique russe Rossia 24.
"Il influençait le temps où il vivait, et il a fait changer beaucoup de choses", a estimé pour sa part Zoïa Bogouslavskaïa, veuve d'un autre célèbre poète russe, Andreï Voznesenski, citée par l'agence officielle TASS.
Peu après son hospitalisation cette semaine, Evtouchenko avait demandé à être enterré à Peredelkino, près de Moscou, "non loin du tombeau de Boris Pasternak", a affirmé à TASS le producteur Sergueï Vinnikov, qui était chargé des préparatifs pour un festival de poésie prévu cet été en Russie à l'occasion
des 85 ans du poète.
Né le 18 juillet 1933 dans la région d'Irkoutsk, en Sibérie, Evtouchenko a publié ses premiers poèmes à 20 ans. Rapidement, il a connu une grande popularité en URSS, où sa liberté de ton et son non-conformisme tranchaient avec les normes jusqu'alors admises dans la littérature de l'époque stalinienne.
Evtouchenko vivait depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis. Il donnait des cours ces dernières années à l'Université de Tulsa, dans l'Oklahoma.
inRead invented by TeadsLe président russe Vladimir Poutine a exprimé dans la soirée ses condoléances aux proches du poète, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Ses poèmes trouvaient écho dans les cœurs des millions de personnes", a souligné pour sa part le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, cité par l'agence, en estimant que c'était un "homme qui se souciait du sort de son pays et du monde entier, croyait en la bonté et cherchait la justice".
"Evtouchenko était une légende (...), qui vivait selon sa propre formule: un poète en Russie, c'est plus qu'un poète", a déclaré Natalia Soljenitsyne, veuve de l'écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne, à la chaîne publique russe Rossia 24.
"Il influençait le temps où il vivait, et il a fait changer beaucoup de choses", a estimé pour sa part Zoïa Bogouslavskaïa, veuve d'un autre célèbre poète russe, Andreï Voznesenski, citée par l'agence officielle TASS.
Peu après son hospitalisation cette semaine, Evtouchenko avait demandé à être enterré à Peredelkino, près de Moscou, "non loin du tombeau de Boris Pasternak", a affirmé à TASS le producteur Sergueï Vinnikov, qui était chargé des préparatifs pour un festival de poésie prévu cet été en Russie à l'occasion
des 85 ans du poète.
Né le 18 juillet 1933 dans la région d'Irkoutsk, en Sibérie, Evtouchenko a publié ses premiers poèmes à 20 ans. Rapidement, il a connu une grande popularité en URSS, où sa liberté de ton et son non-conformisme tranchaient avec les normes jusqu'alors admises dans la littérature de l'époque stalinienne.
Evtouchenko vivait depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis. Il donnait des cours ces dernières années à l'Université de Tulsa, dans l'Oklahoma.
inRead invented by TeadsLe président russe Vladimir Poutine a exprimé dans la soirée ses condoléances aux proches du poète, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
mercredi 29 mars 2017
Cinq questions pour comprendre le déclenchement du Brexit
Le gouvernement britannique déclenche mercredi le processus historique de divorce avec l'Union européenne, coup d'envoi de deux années de négociations complexes.
Jour J pour le Brexit. Le Royaume-Uni active, mercredi 29 mars, l'article 50 du traité de Lisbonne qui lancera officiellement le processus de sortie de l'Union européenne (UE), neuf mois après le référendum du 23 juin au cours duquel les Britanniques ont voté à près de 52% pour quitter l'Union.Cette étape formelle va permettre d'entamer les tractations complexes entre Londres et Bruxelles. Elles pourront durer jusqu'à deux ans pour mettre fin à plus de quarante années d'une relation tourmentée. Une période de négociations s'ouvre ainsi, dont l'issue reste incertaine. Pour mieux comprendre ce qui est en jeu, franceinfo revient sur cinq questions que vous vous posez peut-être sur le Brexit.
Que dit l'article 50 du traité de Lisbonne ?
La procédure de sortie de l'Union est inédite, mais prévue par l'article 50, introduite en 2009 dans le traité de Lisbonne. L'article définit les modalités d'un retrait volontaire et unilatéral, qui est un droit ne nécessitant aucune justification. Mercredi 29 mars, l'ambassadeur du Royaume-Uni à Bruxelles remettra une lettre notifiant l'activation de l'article 50 au Conseil européen, la réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement de la Communauté européenne.Des négociations vont s’engager pour aboutir à un "accord de retrait" d'ici à deux ans au maximum. Les deux parties doivent fixer les modalités de cette sortie du Royaume-Uni et éventuellement les nouvelles relations qu'il entretiendra avec l'UE. Cet accord sera conclu au nom de l'Union par le Conseil européen à une majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen et du Royaume-Uni.
>> En savoir plus - Que dit l'article 50, qui va encadrer la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ?
A quoi faut-il s'attendre ?
"Souple sur la forme, mais dur sur le fond." En janvier, Theresa May a exposé sa stratégie concernant le Brexit. La Première ministre britannique souhaite une sortie du marché unique, un nouvel accord douanier et un retrait de la Cour de justice de l’Union européenne. Lors de ce discours, la Première ministre a également mis en garde contre un accord "punitif" à l'égard de son pays qui serait "un acte calamiteux qui nuirait à [l'UE]".Pour Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et spécialiste des questions européennes et internationales, Theresa May souhaite "renoncer à des libertés essentielles de l’Union européenne : la liberté de circulation des marchandises, des capitaux, des services et des travailleurs".
>> En savoir plus - Theresa May a choisi un Brexit "souple sur la forme, mais dur sur le fond"
>> En savoir plus - A quoi faut-il s'attendre après le déclenchement du Brexit ?
Quelles conséquences pratiques pourrait avoir le Brexit pour vous ?
dimanche 19 mars 2017
Chuck Berry, pionnier du rock'n'roll, est mort
Chuck Berry, l'une des plus grandes figures du rock'n'roll, est mort aujourd'hui dans sa maison du Missouri, a annoncé la police locale, dans le comté de St Charles. Charles Edward Anderson Berry Sr a été trouvé inanimé par les secouristes et son décès a été prononcé à 13H26 locales, a précisé la police sur son compte Facebook. Le chanteur guitariste était âgé de 90 ans.
Désigné comme “le père du rock’n’roll” par de nombreux admirateurs, il a influencé de nombreux artistes et a vu son répertoire souvent repris. C’est grâce à ses parents, choristes pendant l’office dans une petite église du Missouri, que le jeune homme découvre la musique. Avec comme idole Nat King Cole, il commence à apprendre la guitare pour jouer les titres qui passent à la radio. Sous l’égide de Ira Harris, son ami et professeur, Chuck Berry s’invente un style musical qui lui est propre. L’artiste se nourrit de différentes influences allant du blues à la country.
A partir de 1952, il joue de la guitare, chante avec plusieurs groupes éphémères et apprend le métier de la scène en se forgeant une gestuelle particulière. On se souvient de son duckwalk, qui consiste à jouer de la guitare en imitant une danseuse de french cancan souffrant d’arthrose. En 1955, le chanteur signe avec le label Chess Records et son premier titre ‘Maybellene’ se place à la cinquième position dans les charts.
Sa carrière lancée, cette bête de scène à la voix claire et à la diction précise enchaîne les tubes : ‘Roll Over Beethoven’, ‘Sweet Little Sixteen’, ‘Johnny B. Goode’, ‘Rock’n’Roll Music’, ‘School Days’, ‘No Particular Place To Go’, ‘Carol’, ‘You Never Can Tell’, etc.
mercredi 15 mars 2017
Disparition du peintre Henri Cueco
Le peintre Henri Cueco est décédé, a-t-on appris hier de la Galerie Louis Carré & Cie (Paris), qui le représentait depuis 1992, et de son fils, David Cueco, conservateur-restaurateur de peintures et d’art contemporain. « Chers amis, ce petit mot pour dire que Cueco n’est plus avec nous, et nous sans lui. Il nous reste sa mémoire. La nôtre aussi et son travail », indique un message signé « David et la famille jointe ». Né en Corrèze, à Uzerche, en 1929, Henri Cueco est un tenant influent de la Nouvelle Figuration, et devient membre fondateur de la Coopérative des Malassis en 1969. Il est sensible à la relation entre l’homme et la nature, et au rôle social de l’artiste. Il est ainsi présent, avec sa femme Marinette, dans l’exposition actuelle à la Maison rouge, à Paris, sur « L’esprit français ». Attentif à l’histoire de l’art, l’artiste a ces dernières années beaucoup travaillé à partir d’œuvres classiques, d’Ingres ou Poussin. Collectionneur, homme de radio, il a publié de nombreux ouvrages, dont Narcisse navré, au Seuil en 2003, ou le Discours inaugural du centre national de la faute d’orthographe et du lapsus (1998). Une cérémonie se tiendra au Crématorium du Père Lachaise, à Paris, lundi 20 mars à 10 heures.
lundi 16 janvier 2017
Paul Lombard ou la défense comme absolu
DISPARITION - Le pénaliste s'est
éteint dimanche. Ce lettré séducteur, amoureux du verbe et des arts,
avait plaidé des affaires retentissantes. Comme celle de Christian
Ranucci, l'un des derniers condamnés à mort.
«Il
n'y a pas de grand avocat, il n'y a que de grandes affaires», lançait
Paul Lombard. Mais comment définir autrement le doyen des pénalistes,
vieux lion à la crinière argentée alors qu'il vient de s'éteindre,
emporté dimanche après-midi par une infection pulmonaire à quelques
semaines de son 90e anniversaire?
Monument du barreau, ténor des dossiers Villemin, Furiani, Bruay-en-Artois, Elf, Heysel, Simone Weber, Gubler ou de Broglie pour ne citer que les plus célèbres, Paul Lombard a traversé au moins un demi-siècle de procès en y laissant notamment la trace d'un grand opposant à la peine de mort. Car s'il est une affaire qui a marqué sa carrière et continué de le hanter pendant de longues années, c'est bien celle de Christian Ranucci, guillotiné aux Baumettes en juillet 1976 pour l'enlèvement et le meurtre d'une fillette de 8 ans, Marie-Dolorès Rambla.
Défenseur de l'antépénultième condamné en France, Paul Lombard se rappelait encore il y a quelques années avec effroi, pour Le Figaro, «l'atmosphère de corrida, de mise à mort» qui empoisonnait alors la cour d'assises des Bouches-du-Rhône avant l'exécution de son client. «À l'époque, 58 % des Français étaient partisans de la peine de mort. À Aix, les jurés, les trois magistrats et le public l'étaient. J'ai la conviction qu'on a jeté un innocent en pâture.»
«Paul, c'est une légende du verbe qui s'éteint, confie Me Olivier Baratelli, son associé, qui a commencé dans son cabinet comme stagiaire en 1987. C'était un des plus grands avocats, qui alliait plusieurs passions: la plaidoirie et la littérature, l'histoire et le droit. C'était aussi le plus doux des hommes. Pendant toutes ces années, je ne l'ai jamais entendu élever la voix.»
«Défendre, c'est l'impératif absolu», aimait également à dire Paul Lombard. Né en 1927, ce Marseillais a percé comme défenseur des caïds du milieu. «Élève de l'illustre Émile Pollak, il était monté à Paris parce que c'était là que tout se passait. À l'époque, il n'y avait ni TGV ni téléphone portable. Or, les grandes affaires, c'était à Paris!», retrace Me Baratelli. S'il a quitté le barreau de Marseille pour celui de Paris, où il a fondé le cabinet Lombard - devenu Lombard Baratelli & Associés -, l'avocat a toujours gardé la Cité phocéenne dans son cœur. Au point de lui dédier un Dictionnaire amoureux. «Je suis deux tiers marseillais, deux tiers parisien», résumait le pénaliste adopté par la rive gauche. Un ouvrage parmi beaucoup d'autres pour l'avocat féru de lettres qui a plusieurs fois caressé le rêve d'entrer à l'Académie française.
Son élégant appartement-musée au pied du Luxembourg, dont l'entrée était occupée par une sculpture de César, témoignait de sa passion pour les belles choses. Cet «ami des arts», n'a-t-il pas réglé les successions d'artistes de premier plan comme Picasso, Bonnard, Balthus, Chagall?
Homme de goût, séducteur et courtois, armé de son charme à l'ancienne, Paul Lombard affichait un carnet d'adresses à rallonge et pouvait se prévaloir de nombreuses et solides amitiés dans les milieux des arts, de la politique comme dans celui des affaires. Il fut un des créateurs du Club des Cent, regroupant grands patrons, juristes de renom et décideurs et son nom a même été évoqué pour le ministère de la Justice. «Il n'a jamais rêvé d'être ministre. Il avait été très proche de Gaston Defferre, de Michel Charasse, mais c'était surtout un homme de l' “extrême centre”», tempère Me Baratelli. En décembre 1988, il avait cependant traversé un coup dur lorsqu'il avait été inculpé dans un dossier de transaction frauduleuse, l'affaire Suzanne de Canson. Mais le vieux lion se releva. L'âge ne semblait pas non plus avoir de prise sur sa passion pour le droit, qu'il a transmise à ses enfants Martine et Bruno, qui sont devenus avocats. Une passion restée intacte dans les dernières années de sa vie. «Il a travaillé jusqu'à très tard. Il n'a jamais pris sa retraite, glisse un proche. Il détestait la mort…»
Monument du barreau, ténor des dossiers Villemin, Furiani, Bruay-en-Artois, Elf, Heysel, Simone Weber, Gubler ou de Broglie pour ne citer que les plus célèbres, Paul Lombard a traversé au moins un demi-siècle de procès en y laissant notamment la trace d'un grand opposant à la peine de mort. Car s'il est une affaire qui a marqué sa carrière et continué de le hanter pendant de longues années, c'est bien celle de Christian Ranucci, guillotiné aux Baumettes en juillet 1976 pour l'enlèvement et le meurtre d'une fillette de 8 ans, Marie-Dolorès Rambla.
Défenseur de l'antépénultième condamné en France, Paul Lombard se rappelait encore il y a quelques années avec effroi, pour Le Figaro, «l'atmosphère de corrida, de mise à mort» qui empoisonnait alors la cour d'assises des Bouches-du-Rhône avant l'exécution de son client. «À l'époque, 58 % des Français étaient partisans de la peine de mort. À Aix, les jurés, les trois magistrats et le public l'étaient. J'ai la conviction qu'on a jeté un innocent en pâture.»
«Paul, c'est une légende du verbe qui s'éteint, confie Me Olivier Baratelli, son associé, qui a commencé dans son cabinet comme stagiaire en 1987. C'était un des plus grands avocats, qui alliait plusieurs passions: la plaidoirie et la littérature, l'histoire et le droit. C'était aussi le plus doux des hommes. Pendant toutes ces années, je ne l'ai jamais entendu élever la voix.»
«Défendre, c'est l'impératif absolu», aimait également à dire Paul Lombard. Né en 1927, ce Marseillais a percé comme défenseur des caïds du milieu. «Élève de l'illustre Émile Pollak, il était monté à Paris parce que c'était là que tout se passait. À l'époque, il n'y avait ni TGV ni téléphone portable. Or, les grandes affaires, c'était à Paris!», retrace Me Baratelli. S'il a quitté le barreau de Marseille pour celui de Paris, où il a fondé le cabinet Lombard - devenu Lombard Baratelli & Associés -, l'avocat a toujours gardé la Cité phocéenne dans son cœur. Au point de lui dédier un Dictionnaire amoureux. «Je suis deux tiers marseillais, deux tiers parisien», résumait le pénaliste adopté par la rive gauche. Un ouvrage parmi beaucoup d'autres pour l'avocat féru de lettres qui a plusieurs fois caressé le rêve d'entrer à l'Académie française.
Son élégant appartement-musée au pied du Luxembourg, dont l'entrée était occupée par une sculpture de César, témoignait de sa passion pour les belles choses. Cet «ami des arts», n'a-t-il pas réglé les successions d'artistes de premier plan comme Picasso, Bonnard, Balthus, Chagall?
Homme de goût, séducteur et courtois, armé de son charme à l'ancienne, Paul Lombard affichait un carnet d'adresses à rallonge et pouvait se prévaloir de nombreuses et solides amitiés dans les milieux des arts, de la politique comme dans celui des affaires. Il fut un des créateurs du Club des Cent, regroupant grands patrons, juristes de renom et décideurs et son nom a même été évoqué pour le ministère de la Justice. «Il n'a jamais rêvé d'être ministre. Il avait été très proche de Gaston Defferre, de Michel Charasse, mais c'était surtout un homme de l' “extrême centre”», tempère Me Baratelli. En décembre 1988, il avait cependant traversé un coup dur lorsqu'il avait été inculpé dans un dossier de transaction frauduleuse, l'affaire Suzanne de Canson. Mais le vieux lion se releva. L'âge ne semblait pas non plus avoir de prise sur sa passion pour le droit, qu'il a transmise à ses enfants Martine et Bruno, qui sont devenus avocats. Une passion restée intacte dans les dernières années de sa vie. «Il a travaillé jusqu'à très tard. Il n'a jamais pris sa retraite, glisse un proche. Il détestait la mort…»
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