Le retour en une décennie de Moscou sur la scène diplomatique s'est accompagné d'une
dégradation de la situation économique, avec deux années de récession
en 2015 et en 2016 et des promesses de croissance modestes. Une situation paradoxale qui pourrait illustrer le concept de «puissance pauvre» forgé par l'historien Georges Sokoloff pour qualifier l'histoire millénaire de la Russie.
À quoi pourrait ressembler le nouveau mandat de Vladimir Poutine? «Personne ne sait ce qu'il en sera, même si ce qui se passe entre Moscou, Londres et Washington laisse présager d'une relation toujours difficile avec l'Occident»,
explique prudemment Jean de Gliniasty. «On sent dans le fond de l'air
ambiant que le serrage de vis général a libéré des forces
conservatrices», poursuit Igor Delanoë. En revanche, le spécialiste des
questions de défense ne croit pas à une «course aux armements» avec les
États-Unis. «Il connaît trop bien l'histoire de son pays, pour savoir
jusqu'où elle peut conduire», estime-t-il en écho à la chute de l'URSS et en rappelant que les armées doivent aujourd'hui se serrer la ceinture, malgré les récentes annonces tonitruantes du Kremlin.
Tout
au long de ses deux décennies au pouvoir, «Vladimir Poutine a reflété
l'évolution de la société et de l'opinion publique russes», expliquait
l'écrivain Vladimir Fédorovski dans un entretien au Figaro .
Au fond, les différents visages du poutinisme sont comme une variation
autour de cette phrase énigmatique du président russe: «Celui qui ne
regrette pas l'URSS n'a pas de cœur ; celui qui souhaite sa restauration
n'a pas de tête».
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